Erik Truffaz : Poète de la trompette
Musique

Erik Truffaz : Poète de la trompette

Dans la foulée de la parution de son album In Between, le trompettiste d’origine helvète Erik Truffaz revient au FIJM pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans.

Après le dépaysant triptyque Rendez-vous (2008), Erik Truffaz s’est offert sur son récent disque un agréable retour aux sources en compagnie des vieux complices de son quartette initial – à l’exception du claviériste Patrick Muller, qui fait désormais cavalier seul, remplacé par Benoît Corboz. "J’ai toujours alterné entre des disques avec mon groupe et des projets d’autre nature", m’explique-t-il à la faveur d’une pause pendant ses exercices de trompette. "Ça permet de garder de la fraîcheur. C’est important pour moi comme pour le quartette, comme ça fait 20 ans qu’on joue ensemble: ça permet de respirer!"

Comme sur des albums précédents où il entrelaçait le chant de sa trompette et celui d’invités tels Nya, Ed Harcourt ou Christophe, Truffaz accueille cette fois-ci la Suissesse Sophie Hunger. "Je la connais depuis pas mal de temps. C’est mon manager qui l’a découverte et qui me l’a fait écouter. Quand je tournais en Europe de l’Est, elle faisait mes premières parties. Et j’ai aussi joué avec son groupe à l’occasion." Ce goût pour la chanson, Truffaz le revendique à double titre. "J’adore faire contrepoint à la trompette avec la voix humaine, mais ça, c’est la position artistique. Maintenant, la position réaliste, c’est qu’il est impossible actuellement de tourner à la radio en France s’il n’y a pas une voix sur la musique. Ça signifie que la plupart des gens qui ne font pas dans la chanson n’ont accès qu’à une diffusion très limitée."

Dans ses temps libres, entre répétitions et concerts, Truffaz avoue écouter du classique, du vieux rock chéri depuis l’adolescence (Hendrix, Pink Floyd)… et relativement peu de jazz, à part les duos de Louis Armstrong et Ella Fitzgerald auxquels il revient régulièrement ("parce que c’est presque de la pop"). "Il y a pas mal de musiciens de jazz qui jouent mille fois mieux que ce qu’on peut faire avec mon groupe, mais il leur manque la poésie. Pour moi, la poésie est fondamentale. Quand on écoute les grands maîtres comme Miles ou Mingus, il y a de la virtuosité, certes, et surtout de la poésie."

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