John Primer : Trempé dans le blues
Musique

John Primer : Trempé dans le blues

Mais qu’est-ce que le Chicago blues? Tentative de définition avec un de ses plus fiévreux émissaires, le guitariste John Primer.

Au bout du fil, John Primer tâtonne, tente de formuler une réponse qui fait image. Disons à sa décharge qu’on vient de lui poser la question à cent piastres: comment définir le Chicago blues, ce rejeton électrique du delta blues, dont il est l’un des plus étincelants survivants? "Bien sûr, ça a beaucoup à voir avec tous ces gens qui ont immigré du Sud", offre d’abord en guise d’explication le sexagénaire lui-même natif du Mississippi. "Le Chicago blues, c’est une question de feeling, poursuit le guitariste avec son accent à couper au couteau. Tu le sens dans tes tripes." Oui, oui, mais encore? Illumination soudaine: "Prends juste le mot: Chi-ca-go. Il est trempé dans le blues. C’est un nom prédestiné. Chi-ca-go. Écoute, tu trouves pas que ça sonne blues?"

Vétéran parmi les vétérans, Primer aura tenu de grands rôles de soutien aux côtés des pères fondateurs du genre. Poulain de Sammy Lawhorn, homme de main de Willie Dixon, associé de Magic Slim, celui que l’on surnomme "The Real Deal" passera toutefois à la légende en tant que dernier joueur de six cordes du Hoochie Coochie Man, le regretté Muddy Waters. "Il m’avait vu sur scène à Mexico et avait envoyé quelqu’un demander si je voulais me joindre à son groupe. Sure! C’était un rêve fou qui devenait réalité. Sur la route, j’ai eu la chance de côtoyer un vrai leader, un grand homme, très terre à terre", laisse-t-il tomber, circonspect, comme pour ne pas éventer un secret, une pointe de mélancolie dans la voix.

All Original, le plus récent album de Primer, n’est composé, comme son titre l’indique, que de morceaux originaux. Comment tirer son épingle du jeu quand on apporte sa pierre à un catalogue déjà rempli de standards? "On ne peut jamais arriver au bout du rouleau. Prends Poor Man Blues, je l’ai écrite après avoir entendu un homme à la télé dire: "I’m a poor man livin’ in a rich men land." Aussitôt, j’ai su que je tenais la prémisse d’une chanson." Et la musique, elle? "On ne peut pas changer le blues, sinon, ce n’est plus du blues! Muddy Waters a chanté toute sa vie différents blues sur le même rythme et la même musique… and he was the man!"

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Muddy Waters, Buddy Guy, Bo Diddley

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CINQ INCONTOURNABLES DE SHERBLUES & FOLK

Nina Attal
Joli minois, doigts agiles, groove imparable: la flamboyante guitariste française Nina Attal a du Prince dans le nez.
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Martin Goyette and The Skinny Bones
Des cordes vocales branchées sur le ventre + un harmonica coloré + des cuivres ébouriffants = du soul-blues poids lourd.
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& grande scène extérieure, 20h

The Barr Brothers
Une harpe blues? Ça se peut! La preuve avec les frères Barr et leur delta blues mondialisé.
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Isabeau et les chercheurs d’or
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Le 9 juillet, Boquébière, 23h

Shane Murphy
Vous tripiez jadis sur Big Sugar et son blues-rock ouvert sur les couleurs musicales de la planète? Shane Murphy et sa voix rauque vous attendent.
Le 9 juillet, Café Bla-Bla, 18h
& Tapageur, 23h