Wanda Jackson : Parlons Dieu
Après son passage remarqué l’an dernier, la reine du rockabilly Wanda Jackson est de retour au FIJM avec sous le bras un nouvel album réalisé par Jack White.
Au bout du fil, Wanda Jackson a la voix légèrement tremblotante. S’exprime doucement, prend le temps de réfléchir avant chaque réponse. Peut-être une manière d’économiser ses cordes vocales capables d’ultrasons quasi inhumains. Une voix de klaxon, diront certains à l’écoute de ses 33 albums, dont le dernier The Party Ain’t Over. Une voix qui lui a permis d’atteindre le statut de légende vivante du rockabilly et avec laquelle elle gagne sa vie encore tous les soirs, à 73 balais.
"Je n’ai jamais arrêté de donner des concerts", explique la dame qui passera par Québec dans le cadre d’une tournée de 42 spectacles répartis sur trois mois. "Je me suis arrêtée une fois, pendant un an. Je suis restée à la maison et j’ai trouvé ça extrêmement difficile. Je me suis cassé la jambe, nous avons dû déménager à trois reprises. Je me souviens d’avoir demandé à mon mari [qui gère aussi sa carrière] de me ramener sur la route car le repos était en train de me tuer."
Et les jours heureux à la campagne semblent encore loin pour celle qui a appris les rudiments du métier aux côtés d’Elvis Presley avant d’être intronisée au Rock’n’roll Hall of Fame en 2009. Les demandes d’entrevues pleuvent depuis la parution de The Party Ain’t Over réalisé par Jack White qui a profité de sa notoriété acquise avec les White Stripes pour redonner un lustre moderne au parcours de Jackson.
Pas que sa carrière battait de l’aile, les ponctuels revivals country, gospel et rock’n’roll ayant toujours assuré du boulot à la chanteuse, mais cette fois, les salles sont plus grandes à chaque tournée. "Jack White est très respectueux des racines, quel que soit le genre musical. C’est pourquoi il voulait travailler avec moi comme il l’avait fait avec Loretta Lynn. Lorsqu’il m’a proposé de réaliser mon album, j’étais un peu hésitante, mais j’ai tout de suite senti qu’il avait une vision d’ensemble du projet. Un but. Il ne souhaitait pas changer ma voix, il en voulait plus. Je me suis abandonnée avec facilité dans les reprises qu’il avait choisies pour moi. Seule la chanson d’Amy Winehouse You Know I’m No Good me posait problème. Je la trouvais trop vulgaire pour moi. On a donc changé les paroles à certains endroits [Upstairs in bed with my ex-boy est devenu I am upstairs with my ex-boy]. C’est maintenant l’une de mes préférées de l’album."
Wanda Jackson, c’est aussi une chrétienne pratiquante qui remercie fréquemment le bon Dieu sur scène. Elle confirme avoir plusieurs raisons d’agir ainsi. "Faire confiance à Dieu, c’est ne se fermer aucune porte. Je ne cogne pas aux portes, je les laisse ouvertes. Jack White est venu à moi. Dieu m’a offert une publicité gratuite, ses foules plus nombreuses. Je sais que je surprends en le remerciant en concert, mais les gens m’écoutent avec attention et ne me jugent jamais car ils me savent sincère. On n’entend plus beaucoup parler de Dieu ces temps-ci, je trouve cela important qu’il y ait une voix dans la nuit pour rappeler à ces jeunes adultes que Dieu est toujours là pour eux. Il suffit de se tourner vers lui."
Preuve que le rock’n’roll et le Tout-Puissant font bon ménage.
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