Weezer : Liberté retrouvée
Weezer contrôle maintenant sa destinée et porte un nouveau regard sur quelques-uns de ses classiques. Rivers Cuomo a réussi à équilibrer le passé avec le présent tout en restant hyperactif.
Le chanteur et guitariste Rivers Cuomo, qui mène le groupe Weezer en compagnie de Brian Bell (guitariste), Scott Shriner (basse) et Patrick Wilson (batterie), semble flotter sur un nuage depuis quelques années. Non seulement la formation américaine s’est montrée très prolifique depuis la sortie de l’album Raditude en 2009, mais elle jouit maintenant d’une entente contractuelle avec l’étiquette de disques indépendante Epitaph Records. Un changement radical qui donne une toute nouvelle autonomie artistique à l’ensemble.
"C’est la première fois dans notre carrière qu’on peut respirer, illustre le chanteur. On travaille maintenant à notre rythme, on peut sortir un disque quand on veut… C’est quelque chose! Sans compter que lorsque tu te retrouves dans l’écurie d’un major [Weezer était sous contrat avec Geffen/Interscope], le contrôle artistique est constamment remis en question. Combien de fois a-t-on pu constater, lorsque l’album était rendu sur le marché, que tel ou tel changement était survenu sans notre consentement? Que ce soit pour le répertoire ou la présentation esthétique du disque, tout était compliqué. Dans ces circonstances, produire un album est un stress permanent."
Le stress en moins, Rivers Cuomo n’est pourtant pas moins hyperactif en ce qui concerne son travail. À peine Raditude (le dernier album original sur Interscope) était-il lancé que Hurley soulignait le nouveau chapitre avec Epitaph l’année suivante. Suivaient coup sur coup les rééditions du Blue Album et de Pinkerton, tous deux bonifiés d’inédits. De quoi en mettre plein la vue aux fans de ce groupe alternatif et iconoclaste qui fait la pluie et le beau temps depuis 1994. "Je suis parfaitement conscient qu’on a saturé le marché, constate-t-il en riant. Et cette nouvelle compilation [Death to False Metal] qui vient tout juste de paraître! Depuis qu’on travaille sur les rééditions du Blue Album et de Pinkerton, la créativité est revenue au sein de Weezer. On ne pouvait s’empêcher de réaliser Hurley. Les fans de Weezer auront de quoi se mettre sous la dent pour longtemps!"
L’artiste est particulièrement fier de la tournée Memories Tour, amorcée en 2010, qui revisitait intégralement le Blue Album et Pinkerton coup sur coup (Weezer interprétera le Blue Album pour le spectacle à Woodstock en Beauce). L’album Pinkerton avait marqué la carrière du groupe à l’époque, et même dérangé certains amateurs de la première heure. Quinze ans plus tard, il s’inscrit comme un classique dans la discographie de Weezer. "Quand on a réalisé Pinkerton, en 1996, la réception a été plutôt froide. Le ska-punk et l’électronica saturaient les ondes radio, il n’y avait plus de place pour nous. Disons que j’ai quelques mauvais souvenirs de cette époque, la tournée était difficile. Aujourd’hui, pour le Memories Tour, j’ai constaté que plusieurs fans avaient acheté leur billet spécifiquement pour entendre Pinkerton en spectacle. Ils connaissaient toutes les paroles et chantaient en choeur… C’était magique! On n’a pas fait Pinkerton pour rien!"
À écouter si vous aimez /
Green Day, The Clash, les Beatles