The Black Keys : Les clés du succès
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The Black Keys : Les clés du succès

Accompagné sur scène d’un bassiste et d’un claviériste, le duo rock The Black Keys prend d’assaut les plus grandes scènes de la province.

Que vous possédiez un de leurs disques ou non, vous connaissez les Black Keys. Suffit d’avoir regardé un seul match des Canadiens cette année pour être tombé sur leur succès Tighten Up, un hymne rock accrocheur entendu dans une pub de bière bon marché.

Le liquide doré y coule sur un fond noir, dans le vide, alors que le chanteur-guitariste Dan Auerbach scande "I don’t need to get steady / I know just how I feel / Telling you to be ready, my dear" d’un ton frondeur.

Extrait de Brothers, sixième album du duo complété par le batteur Patrick Carney, Tighten Up a fait exploser la carrière des Black Keys qui se sont imposés à deux reprises devant la puissante machine Arcade Fire lors du dernier gala des prix Grammy. Les Québécois ont beau avoir remporté le prix de l’Album de l’année pour The Suburbs, ils ont d’abord plié l’échine devant la formation de l’Ohio dans les catégories Meilleur album alternatif et Meilleure performance rock par un groupe. "Nous aurions battu Arcade Fire une troisième fois si nous avions été en lice pour l’Album de l’année, avance Auerbach. Notre victoire aurait été légitime. Nous avons vendu plus d’albums qu’eux et nos extraits se classent mieux dans les palmarès américains que les leurs."

Nommé parmi les meilleurs disques de 2010 et vendu à plus de 600 000 exemplaires en Amérique du Nord, Brothers a sorti les Black Keys de l’ombre des Kings of Leon, cet autre combo blues rock apparu simultanément dans le sud des États-Unis, au début des années 2000, mais dont le succès commercial a mis moins de temps à se concrétiser. Au moment où Kings of Leon remplissaient les arénas, les Keys exploraient, se moquant bien des traditions rock en demandant à Danger Mouse de réaliser Attack & Release, lancé en 2008.

Puis, la parenthèse. Chacun de son côté, Patrick fonda Drummer et Dan lança un album solo, "une aventure qui m’a forcé à revoir mon approche musicale puisque, en plus de la guitare, je jouais du clavier, de la basse et de la batterie. Sans trop le savoir, je venais de définir le son plus riche de Brothers".

La courte pause s’est achevée lorsque les deux comparses se sont retrouvés au sein du projet hip-hop Blakroc, un florilège de collaborations avec des rappeurs tels que Raekwon et RZA du Wu-Tang Clan, Mos Def, Ludacris et Q-Tip. "Nous sommes des mégafans de rap, cette incursion était un fantasme. De nos jours, c’est le genre musical qui présente le plus d’innovations. Personne ne prend autant de risques qu’un bon producteur hip-hop. Avec Blakroc, Patrick et moi avions privilégié la section rythmique au détriment de la guitare. Chaque pièce était d’abord composée à la basse et la batterie. Nous avons utilisé cette même méthode de travail pour Brothers. Tu remarqueras, pratiquement toutes les chansons débutent par la section rythmique. C’est ce qui donne ce groove assassin."

Un peu plus d’un an après la parution du compact, Dan Auerbach confirme que les Black Keys ont déjà terminé l’enregistrement du prochain album. "Et ça ne ressemble vraiment pas à Brothers. Il y a beaucoup plus de guitare, plus de rock’n’roll. C’est le plus rapide de tous nos disques. Nous écoutions beaucoup de Cramps, de Clash et de vieux Rolling Stones au moment de le composer, et je crois que ça s’entend. Nous prévoyons le sortir d’ici la fin de l’année."

D’ici là, les fans peuvent se rabattre sur ce nouveau disque hommage à Buddy Holly auquel participent les Black Keys, mais aussi Modest Mouse, Paul McCartney, Cee Lo Green, Lou Reed, Patti Smith et plusieurs autres. "Ça ne m’étonne pas qu’autant d’artistes aient répondu à l’appel. Buddy Holly est le roi suprême de la chanson de 2 minutes, ces petites bombes rock qui accrochent l’oreille instantanément. On lui en doit tous une."

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