Guillaume Decouflet : Transfusion 2.0
Musique

Guillaume Decouflet : Transfusion 2.0

Guillaume Decouflet porte plusieurs chapeaux: Monsieur Masala sur CISM, gérant de Poirier, Boogat et Mr Ok, Français fou de remix et instigateur d’une vague qui électrifie le FINA.

En 25 ans bien sonnés, le Festival international Nuits d’Afrique a bien programmé quelques soirées qu’on pouvait qualifier de branchées… Comme les apparitions de Techno Issa Bagayogo, jadis, au Balattou, et de Novalima du Pérou, plus récemment, au Cabaret du Mile End. Mais cette édition 2011 voit carrément l’événement africain déménager ses pénates à la SAT, dans le bas du boulevard Saint-Laurent. Baptisée Les Soirées Masala Solo, cette nouvelle aventure en deux nuits folles implique un promoteur de l’émission branchée Masala que CISM abrite depuis bientôt sept ans.

"La variété des musiques est très large, nous explique Guillaume Decouflet. Même si, pour cette première année, l’événement reste assez local dans la mesure où il implique surtout des DJ et artistes de Toronto et Montréal."

On a partagé les intervenants en deux soirées thématiques. Le vendredi met l’accent sur les vibrations "électro-latines" avec Boogat, Uproot Andy et les DJ de Dos Mundos Radio. Le deuxième volet, samedi, se consacre aux nouvelles tendances africaines et caribéennes avec le rappeur Mr Ok, Poirier et DJ Kyabu. Mais les deux soirs, après le show des artistes, les tables vont "spinner" jusqu’à très tard avec un invité belge et la joyeuse bande des trois DJ associés à la famille Masala.

"La philosophie de l’émission, c’est de s’intéresser à toutes sortes de beats, aux musiques urbaines et électroniques de partout dans le monde. On fait jouer de la house africaine, du UK funky ou des produits plus underground de Londres… Dans un monde déjà relié par Internet, mais aussi physiquement par les migrations importantes de toutes les communautés en milieu urbain, on ne peut plus délimiter ce qui est occidental et ce qui ne l’est pas. Il existe une suite de sous-mouvements reliés à la jeunesse ou à la danse, comme par exemple le kuduro angolais de Luanda qui est soudain devenu énorme en France depuis que les majors ont investi dedans. On va en avoir samedi avec DJ Kiyabu."

Le défi de ce nouveau concept qu’on nomme "world 2.0" reste donc de promouvoir la musique d’une communauté vers un grand public "blanc" qui n’y a pas facilement accès. "Le stéréotype veut que l’amateur de musiques du monde soit plus figé ou plus vieux. C’est un apport de sang neuf que d’intégrer des musiques de jeunes, des courants plus contemporains, plus actuels. Mais la techno-cumbia utilise de vieilles chansons qui ont fait leurs preuves.