MonkeyJunk : Frères de soul
Le deuxième album du trio blues ottavien MonkeyJunk se révèle l’occasion idéale pour consolider les acquis. Et oser.
"To Behold, c’est le son d’un band de blues qui a décidé de se foutre des qu’en-dira-t-on, des questions à savoir si notre son est pas assez blues, trop ci ou trop ça", affirme d’emblée le guitariste Tony D à propos du second et toute nouvelle parution de MonkeyJunk.
De tous les genres musicaux, le blues pourrait bien être celui qui s’abreuve le plus aux habitudes ancrées dans les traditions ancestrales. Les gars de MonkeyJunk en sont bien conscients; To Behold risque de rebuter certains irréductibles fanas de blues. "Autant je peux aimer Muddy Waters et les blues guys, autant j’adore Al Green et Otis Redding. Le soul est si complémentaire au blues que ce serait idiot de ne pas en inclure quelques parcelles", explique le chanteur Steve Marriner. Ainsi, les couleurs de To Behold se révèlent bigarrées, à l’image du fourmillement de propositions musicales offert par ses trois idéateurs. Le batteur Matt Sobb affirme: "La ligne est si mince entre le jazz, le soul et le r&b. Ces genres proviennent des mêmes racines."
Si leur liminaire Tiger in Your Tank (2009) s’est vu décoré de plusieurs prix (cinq aux Maple Blues, un aux Canadian Independent Music puis, récemment, le prix de la découverte de l’année aux prestigieux Blues Music Awards), cette reconnaissance du milieu n’a strictement rien changé au quotidien du trio, qui se vit au rythme des kilomètres de bitume engloutis par leur infatigable van de tournée. Tony D: "Ça fait trois ans que MonkeyJunk existe; on a beaucoup de chemin à faire. Pour l’instant, on ne dit non à rien, mais on s’investit à 100%."
Steve Marriner conclut: "MonkeyJunk est une joyeuse démocratie. Chacun y met du sien et s’arrange pour avoir le plus de plaisir possible."
À voir si vous aimez /
Eric Clapton, 56 Deluxe, Hank Williams Sr.