Mother Mother : Épiphanie et proclamations
Titre fort à propos pour le troisième album de Mother Mother, Eureka est un nom à la phonétique intéressante qui trahit une énergie bouillonnante.
Il est 10h du mat’. Plusieurs coups de téléphone retentissent avant qu’on décroche. Puis, un "Allo?" aussi ensommeillé que renfrogné retentit. Au bout du fil, Ryan Guldemond, leader et chanteur de Mother Mother, mâchonne lentement ses phrases, donnant le ton à l’entrevue qui suivra. "Ça va?"
Oui. Je vais bien. "Cool."
Après un échange de banalités, ce n’est que quelques minutes plus tard que Guldemond finira par gagner en énergie. Il est question de ce nouvel album, Eureka, qui s’est classé huitième dans les palmarès canadiens à sa sortie, en mars dernier. "On se fout un peu de ce que les critiques en pensent. Je savais que le CD était attendu des fans et cette place dans le top 10 vient confirmer le tout."
Pièce typique d’Eureka, le premier simple, The Stand, se veut tout aussi trépidant et énergique que ce à quoi Mother Mother nous a habitués. C’est dans les paroles pleines de fiel que le ton change: "Everyone’s fucked and they don’t even know". Est-ce que Guldemond tenait à faire part de son dédain envers certains aspects de la société? "Si mes propos sont chargés de critique envers la société, ce n’était vraiment pas mon modus operandi."
"Je tenais à bâtir quelque chose de plus évolué que ce que les fans ont pu trouver dans O My Heart [album révélation de 2008]. Ces chansons sont denses, elles possèdent plusieurs couches qui ne demandent qu’à être dévoilées au fil des écoutes. Pour être honnête, Eureka fait référence à une chanson qui n’a pas été retenue sur l’album final. Mais on en aimait tous la signification, les nouvelles chansons étant plus des proclamations que des confessions", conclut le chanteur entre deux interminables bâillements.
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