Antoine Corriveau : Dessine-moi une chanson
Il a troqué le crayon pour la plume et la musique. Bédéiste devenu auteur-compositeur-interprète, Antoine Corriveau mérite d’aboutir à votre discothèque.
Les internautes le connaissaient depuis déjà un bon moment grâce à son coup de crayon singulier. Mais voilà que le bédéiste Antoine Corriveau a donné sa propre voix à ses oeuvres. "Ça fait déjà quelques années que je fais beaucoup de shows, mais j’ai commencé à me monter un band en 2008. Il y a eu un EP et là, pendant deux ans, j’ai travaillé sur mon premier album, qui est sorti en février 2011. Il est constitué de chansons que j’ai écrites dans les cinq dernières années. C’est vraiment une photo de cette période-là de ma vie. C’est le titre du disque aussi: St-Maurice/Logan. Ce sont les deux rues où j’ai habité, à Trois-Rivières et ensuite à Montréal."
Une telle transition ne se fait pas sans prix à payer. Dans le cas de Corriveau, ce sont les récits en cases qui ont écopé. "Depuis un bout, c’est beaucoup plus la bédé qui est jalouse de la musique. Ça va et ça vient. Avec l’album, j’avoue que j’ai vraiment délaissé la bédé, mais ça va revenir, c’est un peu par phases. J’ai besoin un peu des deux. Quand je reviens à la bédé, c’est toujours agréable, mais j’ai abandonné l’idée de vivre de cet art-là."
De la part d’un bédéiste, on aurait tendance à croire que l’album St-Maurice/Logan donne dans le comique, mais c’est plutôt un disque clair-obscur que l’on découvre. Les chansons de Corriveau sont dotées d’une poésie riche et de thèmes parfois difficiles. C’est en formule trio qu’il les présente au public grâce à la présence de Christian Gagnon à la guitare et à la mandoline ainsi que de Julie Blanche aux voix et au floor tom.
À la première écoute de St-Maurice/Logan, on ne peut éviter une certaine comparaison avec les chansons de Jean Leloup ou le répertoire un peu plus sombre de Fred Fortin. À cet effet, Corriveau ne s’en cache pas, on n’échappe pas à ses influences. "Dans les dernières années, j’ai plus assumé le côté québécois et je me suis distancié de l’habitude de chanter à la française. Ce sont des artistes comme Fred Fortin ou Avec pas d’casque qui m’ont amené à prendre cette direction-là. Quand on compare ma musique à eux, je ne le prends pas mal. Au contraire, je vois plus ça comme un compliment."
À écouter si vous aimez /
Jean Leloup, Fred Fortin, Avec pas d’casque