Festival international des rythmes du monde : Le rythme dans le centre-ville
Musique

Festival international des rythmes du monde : Le rythme dans le centre-ville

Le Festival international des rythmes du monde aura droit à sa neuvième édition. Le directeur, Robert Hakim, a bien voulu lever le voile sur les origines de cet événement majeur.

Il y a parfois des idées qui nous viennent à l’esprit et qu’on oublie aussitôt pour mille et une raisons. Le Festival international des rythmes du monde aurait pu connaître un tel sort, mais quelques heures de route en voiture auront permis à Robert Hakim et à Chantal Boivin de donner plus de sens à un projet d’abord farfelu. D’ailleurs, quand Hakim se remémore les premières étincelles du FIRM, on sent un certain amusement dans sa voix. "C’était en 2002. Chantal et moi, on était à Woodstock en Beauce. On était backstage et quelqu’un a lancé l’idée de faire un party jungle ou un beach party en plein coeur du centre-ville à Chicoutimi. Ça a décollé en même temps que le son des bières qui s’ouvraient. Le lendemain, alors qu’on était dans la voiture, on repensait à ça en se disant que ça nous sortirait de la tête une fois dégrisés, mais finalement, une fois rendus à Chicoutimi, on avait trouvé le nom et le concept du FIRM."

C’est alors que les deux cofondateurs du Festival international des rythmes du monde sollicitent les 101 commerçants de la rue Racine afin de leur demander une autorisation de fermer celle-ci, le temps de quelques jours de festivités, du jamais vu depuis 15 ans. "On voulait séduire les commanditaires en avançant qu’on attendait 10 000 personnes. On ne le disait pas, mais on trouvait ça un peu exagéré. On n’aurait jamais pu prévoir qu’il y en aurait 75 000! Il y avait seulement trois poubelles dans la rue, une dizaine d’agents de sécurité et deux scènes à la bonne franquette. En tout cas, on a compris que la formule était bonne."

Au grand bonheur des organisateurs et des festivaliers, le succès aura été au rendez-vous chaque année. "Aujourd’hui, on le gère, ce succès-là. Le FIRM a une croissance exponentielle. On est passés d’un budget de 100 000 dollars au début à 1,2 million de dollars maintenant. En région, ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir ça." Toutefois, une minicontroverse quant à un endossement de 300 000 dollars de Ville Saguenay afin de venir en aide au FIRM a suscité quelques questionnements chez le public. "On peut dire qu’il y a eu un raté en 2010 au moment où on attendait une subvention qui n’est jamais venue. On était une dizaine de gros festivals au Québec à ne pas l’avoir reçue. On l’a tous appris à la dernière minute et on a dû s’organiser en fonction de ça. Cette année, le FIRM a décidé de couper dans les dépenses avec l’objectif d’engranger un surplus qui effacera ce manque à gagner. La morale de l’histoire, c’est de ne surtout pas se fier aux subventions gouvernementales."

La grande visite

C’est Damien Robitaille qui présentera le grand spectacle d’ouverture du FIRM. Bien entendu, le choix peut sembler étonnant dans un contexte de festival mettant l’accent sur la musique du monde. On comprend mieux lorsque l’on sait que Robitaille partagera la scène avec deux invités de marque, Carlos Placeres et Karim Benzaïd. Selon Hakim, Placeres apportera une couleur cubaine tandis que Benzaïd donnera une touche du Moyen-Orient au répertoire du chanteur ontarien.

Parmi les grands noms à surveiller lors de cette édition 2011, il ne faudrait surtout pas manquer la prestation d’Hakim Salhi, une vraie superstar en Algérie. Le passage du Sénégalais Élage Diouf fera aussi partie des concerts incontournables. Enfin, Lynda Thalie risque fort d’enflammer le centre-ville de Chicoutimi. Selon Hakim, il n’y aura pas que le public qui prendra son pied: "Ce sont souvent des artistes qui sont habitués de jouer dans des salles de 500 places et là, ce sont 12 000 personnes qui dansent et qui chantent qui se retrouvent devant eux!"

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