Mononc’ Serge / ShazamFest VI : Substantiellement solo
Après une tournée en Europe avec ses copains d’Anonymus, Mononc’ Serge est de retour. Petit bilan de sa "carrière internationale".
Joël Martel
Photo : Jean-François Gravel
Au bout du fil, Mononc’ Serge tente de trouver un stationnement: "Ah… me semblait qu’il y avait un Future Shop ici?" Et puis, il suffit d’un réchauffement de deux questions avant qu’il se lance à propos de son récent périple chez nos cousins en compagnie d’Anonymus. "Ça va bien en France. On est bien reçus. Disons qu’on est loin de la grosse affaire et qu’on ne profite quand même pas d’une notoriété substantielle là-bas, mais on a un petit public, les gens viennent. En tout cas, on réussit à couvrir nos frais quand on y va."
Mononc’ Serge n’est peut-être pas en passe de profiter d’un succès comparable à celui de Céline, mais selon lui, l’enthousiasme du public est au rendez-vous. "Ce qui est agréable, c’est que plus on y va souvent, plus il y a de gens qui se rendent à nos spectacles et font légèrement croître notre notoriété." Et le langage coloré du chanteur n’est pas une barrière…
L’homme derrière le désormais classique de la chanson québécoise Ogunquit ne peut pas nier qu’il y a eu un avant et un après Anonymus. En 2003, alors qu’il jouissait déjà d’une bonne reconnaissance du public, Mononc’ Serge a vu sa popularité grimper à la suite de son introduction dans le domaine du métal. "Je n’aurais jamais pensé que ça donnerait un résultat exportable, Anonymus et moi. Pourtant, le premier album que j’ai fait avec eux, L’académie du massacre, est de loin celui dont j’ai vendu le plus grand nombre d’exemplaires."
Fidèle à ses habitudes de voguer d’une formule de spectacle à une autre, voilà donc que Mononc’ Serge se permet quelques concerts en solo. Il planche aussi sur une nouvelle galette. "Je suis présentement à écrire des chansons, dont certaines avec Peter Paul. Au début, j’avais prévu sortir ça en août, mais ça s’enligne pas mal pour novembre. J’aimerais ça arriver avec une masse critique de tounes qui ont une certaine unité musicale, mais probablement qu’au bout du compte, ça va être un collage de chansons dans des genres différents", conclut-il avant de repartir sur la route, probablement à la recherche d’un Future Shop.
CINQ INCONTOURNABLES DU SHAZAMFEST VI
Bloodshot Bill
On peut s’interroger sur la nature de la brillantine qu’il se met dans les cheveux, mais n’ayez aucun doute quant à l’authenticité du rockabilly de ce troubadour à la voix caverneuse.
L’Eastern Townships Wrestling Association
"La lutte, c’est arrangé." Oh que oui! Y aura même des gars musclés en costumes qui aiment bien se maquiller!
Bad Uncle
Secret bien gardé de la scène montréalaise, cette formation – qui a du Tom Waits sous le capot – promet de la polka apocalyptique et du blues hillbilly.
Rockalily Burlesque & Blue Mushroom Sirkus Psyshow
Shazamfest, c’est aussi de mythiques effeuilleuses de cabarets burlesques, ainsi que des phénomènes carnavalesques tels un homme fort et un avaleur d’épées.
Jah Cutta
Accompagné de Mello G, le "Bob Marley canadien" fera la joie des rastas avec son reggae roots à la sauce jamaïcaine. (Matthieu Petit)