Québec Redneck Bluegrass Project : Regarde les Chinois
Musique

Québec Redneck Bluegrass Project : Regarde les Chinois

À chaque passage dans la région, Québec Redneck Bluegrass Project suscite un enthousiasme fou chez le public. Entrevue avec ces drôles d’oiseaux qui ont élu domicile en Chine.

En écoutant les chansons de Québec Redneck Bluegrass Project, on constate rapidement que le fameux adage comme quoi on peut sortir un gars du Lac mais pas le Lac du gars est bel et bien vrai. Depuis quelques années, l’heureuse bande originaire du 02 habite en Chine et s’amuse à faire connaître les joies du bluegrass à ses compatriotes d’adoption.

Pour des raisons purement techniques – soit 12 heures de décalage horaire et un train de vie vraisemblablement arrosé chez les musiciens de QRBP -, le groupe a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions par courriel, et ce, en prévision de la tournée qu’il donnera au cours des prochaines semaines dans le 418.

Le joual, c’est du chinois

On est en droit de se demander à quoi ressemble un concert donné en Chine par une gang du Lac qui joue du bluegrass. La réponse de QRBP sent l’ironie à plein nez. "On prend présentement part à une véritable révolution culturelle… Nous amenons avec nous un vent de changement, une brise de fraîcheur, donc le Parti nous est grandement reconnaissant. Un show du QRBP en Chine, c’est un peu comme un show de Céline à Vegas ou de Billy Ray Cyrus à Nashville!"

Qu’on se le dise, les textes de QRBP, mettant à profit un lexique typiquement québécois, ne donnent pas dans la soie. Qu’en est-il de la réception du public chinois? "C’est pas si pire. Y’a toute la gang à Wang Juan Tremblay pis celle à Ming Lee Simard qui suivent ben correct… Aussi, à l’Alliance française, on leur a appris trois-quatre sacres… Y’ont pas besoin de grand-chose de plus pour comprendre… On a quand même ben hâte de revenir chez nous! C’est vrai qu’en Chine, y’a pas grand monde qui comprend quand on parle de mess. Les Chinois la pognent pas quand on parle de bons vieux parachutes. Par contre, dans l’boutte du 02, la mess en parachute, c’est un classique qui se transmet de génération en génération."

Juste pour les filles…

Bien entendu, impossible d’ignorer le fait que la bande de QRBP ait choisi de prendre la Chine pour pays. Au dire de la formation, les raisons, aussi douteuses qu’elles puissent être, sont plutôt nombreuses. "As-tu déjà entendu parler de la patrie de la Liberté, de la grosse bière à 50 cents, du cheap labor, du mariage à 2 piastres, du divorce à 1,50$, des avantages et des opportunités de vivre aux portes du Triangle d’or [nous ne sommes qu’à 30 minutes de vol des champs de pavot de la Birmanie]? Pour conclure, on peut jouer tous les classiques de Bryan Adams ou de Shania Twain en s’appropriant les mérites sans se faire pogner."

Enfin, est-il possible d’y vivre exclusivement de la musique? Décidément, il faudra se reprendre pour des réponses plates. "Garde ça pour toi, mais oui, si on exclut le trafic d’organes et la chasse aux pandas et aux tigres. Il y a du cash à faire en sale avec les bébés pandas pis si on pogne le dernier tigre du Yunnan: bonjour Liberté 35! En fait, dans le band, y’a personne qui aime vraiment la musique… On est dedans juste pour les pitounes…"

À écouter si vous aimez /
Canailles, Bernard Adamus