The Glitch Mob : Les affranchis
Les précurseurs de l’électro-rap live The Glitch Mob écrivent le nouveau chapitre de leur histoire avec l’aide du scénographe de Daft Punk et de Kanye West.
Olivier Lalande
L’an dernier, hautes étaient les attentes à l’endroit du premier album du trio de L.A. The Glitch Mob. Après tout, il est de ceux qui, aux côtés de Flying Lotus, ont amorcé la vague d’électro-rap instrumental mâchouillé en direct.
Sauf que ce Drink the Sea s’est avéré tout sauf une suite logique des fameux remix et mixtapes du groupe. Indansable, il évoquait une trame sonore de Batman conçue par Rick Ross. S’esclaffant de la comparaison, edIT, un tiers du groupe (et artiste solo d’importance), reconnaît qu’il s’agissait d’une gorgée difficile à avaler. "Avec cet album, tout ce qui nous importait était de raconter notre histoire. On n’a pas pensé aux fans, pas pensé au show, rien de tout ça. Il ne s’agissait pas tant d’égoïsme que de laisser sortir ce qui venait à ce moment précis. C’était un moment charnière de nos vies à tous les trois, on passait tous à travers des trucs éprouvants", relate le musicien, ajoutant que l’attention s’est davantage portée sur l’émotion que sur le design sonore. "Oui, on a perdu des fans en cours de route. C’est le prix de l’évolution."
Mais ce qui naît live grandit live: une année de tournée sans interruption a ramené The Glitch Mob à ses racines dansantes avec le nouveau EP We Can Make the World Stop. "C’est drôle, observe edIT, on nous dit que nous avons changé notre son à nouveau… Mais je ne vois pas les choses ainsi; ce sont justes des étapes dans notre évolution. Peut-être évoluons-nous effectivement plus vite que d’autres…"
La nouvelle étape, c’est la présente tournée en compagnie du concepteur scénique Martin Phillips (de l’équipe Bionic League, qui a conçu la scénographie de Daft Punk, Kanye West, et Cie) et de l’artiste visuel Momo the Monster, à qui The Glitch Mob a confié la tâche de relever un live déjà riche en éléments visuels. "En gros, Martin a pris l’équipement qu’on avait déjà et construit un décor autour", explique edIT, comme s’il s’agissait d’un ajout banal. Mais pour l’équipe, qui a pris l’habitude d’emmener de tels adjuvants en tournée, ça l’est presque. "Il s’agit simplement de créer l’expérience la plus immersive et stimulante possible pour les fans."
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Megasoid, Flying Lotus, Nosaj Thing