Death Cab for Cutie : Cure de jouvence
Death Cab for Cutie signe un huitième album qui confirme l’érudition de ses membres.
Death Cab for Cutie a mûri ces dernières années. Il faut dire que la formation est devenue un lieu de rencontre parallèle pour les deux compositeurs Benjamin Gibbard (voix, guitare, claviers) et Chris Walla (guitare et claviers). Les musiciens sont maintenant occupés avec maints autres projets musicaux qui s’additionnent au compteur. Gibbard a signé la trame sonore du documentaire One Fast Move or I’m Gone: Kerouac’s Big Sur avec Jay Farrar (Son Volt). Walla, lui, se retrouve sans cesse derrière la console pour Gord Downie, Ra Ra Riot et Tegan & Sara, à titre d’exemples.
"Je ne vais pas me plaindre, j’adore contribuer au travail d’un musicien, souligne Chris Walla. Le seul problème, c’est que je travaille tout le temps, alors j’essaie de me calmer un peu. Ben est heureux, lui aussi. En fait, je crois que nous n’avons jamais eu autant de plaisir à jouer ensemble dans ce groupe. Lorsque nous avons complété les démos, l’année dernière, pour le nouvel album (Codes and Keys, paru en mai), on a tout de suite remarqué que les pièces étaient ouvertes aux suggestions et aux modifications. C’est sans doute la production la plus démocratique que nous ayons complétée jusqu’à maintenant."
Le quatuor, qui compte aussi dans ses rangs Nick Harmer (basse) et Jason McGeer (batterie), continue d’épater avec ce huitième album éclectique et pop. Les citations sont nombreuses, évoquant Brian Eno, New Order ou David Bowie. Avec Death Cab for Cutie, on plonge dans une synthèse musicale raffinée. "Il y a un peu de ça, c’est vrai. Mais surtout beaucoup de spontanéité et d’accidents de parcours. Prends la pièce Stay Young, Go Dancing, qui conclut l’album. C’est une chanson simple et dépouillée qui se limite à quelques accords et la rythmique est pop. Parfois, ça ne sert à rien de vouloir faire une oeuvre exceptionnelle ou phénoménale!"
D’autres moments sont progressifs et solennels. Sur la pièce Doors Unlocked and Open, une accumulation de couches sonores déroule le tapis rouge pour la voix de Gibbard. "C’est très simple comme procédé, c’est classique et shoegaze! Je voulais accompagner la mélodie de Ben. Finalement, l’accompagnement est devenu une intro. C’est comme si deux chansons s’étaient croisées par hasard."
"La composition, c’est toujours en mouvement, poursuit le musicien. Mais lorsque tu as du plaisir, l’inspiration est toujours au rendez-vous."
À voir si vous aimez /
New Order, The Decemberists, Arcade Fire