Robert Lepage et Carl Fillion / Le rossignol et autres fables : La magie du Rossignol
Musique

Robert Lepage et Carl Fillion / Le rossignol et autres fables : La magie du Rossignol

L’opéra Le rossignol et autres fables sera sans aucun doute l’événement le plus prestigieux du Festival Opéra de Québec. Ce conte lyrique mis en scène par Robert Lepage et conceptualisé par Carl Fillion n’a qu’un seul but: nous émerveiller.

Carl Fillion est un fidèle collaborateur de Robert Lepage depuis plus de 15 ans. Ce concepteur et scénographe a signé avec le réputé metteur en scène tous les opéras de celui-ci, de La damnation de Faust de Berlioz jusqu’au Ring de Wagner, qui est en cours de production au Metropolitan Opera de New York. Au moment même de cette entrevue, le scénographe a d’ailleurs en tête Siegfried et Le crépuscule des dieux, les deux opéras qui complètent la tétralogie. Il vaque aux derniers préparatifs de cette mise en scène imposante qui sera dévoilée au public new-yorkais en octobre prochain. "On prépare ces deux opéras en même temps. On peut dire qu’on est en plein dedans en ce moment!" avoue-t-il en souriant.

Mais passons du mythe de l’anneau de Wagner au monde féérique de l’opéra Le rossignol et autres fables d’Igor Stravinsky. Le Festival Opéra de Québec a décidé de miser sur cette production signée Lepage-Fillion (créée en 2009 à Toronto) pour soutenir la première édition de l’événement. L’entreprise n’est pas simple. Non seulement le public de Québec sera mis en contact avec l’univers musical contrasté du compositeur russe, mais ce conte lyrique (écrit par Hans Christian Andersen) requiert presque 70 000 litres d’eau. Un bassin – littéralement une piscine – est mis en place au centre de la scène (la fosse d’orchestre au Grand Théâtre) et les interprètes y sont plongés pour mieux manipuler des marionnettes qui contribuent à illustrer cette histoire. Un défi technologique et humain.

"Ça représente deux années de travail en laboratoire et de recherches de toutes sortes, indique-t-il. Lorsque les possibilités se précisent, c’est alors qu’on réussit à faire une synthèse adéquate de tous ces éléments: l’eau et les marionnettes. J’ai été surpris de constater que les chanteurs étaient en mesure de donner vie à ces marionnettes avec beaucoup de talent et de passion. Au départ, lorsque tu indiques à un ténor qu’il devra être plongé dans l’eau pendant la majeure partie du spectacle, tu t’attends à quelques réserves. L’interprète nous donne déjà son énergie et sa voix lorsqu’il campe un rôle. Et sa voix, c’est son outil de travail le plus précieux; il n’est pas question qu’il attrape un rhume… De voir un chanteur d’opéra dans l’eau devenir un marionnettiste de talent, c’est épatant. Finalement, c’est un succès. La collaboration et l’ouverture d’esprit des interprètes sont exceptionnelles."

C’est donc un dispositif de taille qu’ont élaboré les créateurs, tout en collaborant au détour avec le chorégraphe Martin Genest et le concepteur de marionnettes Michael Curry. Un univers coloré s’offrira à nous et la musique (dirigée par le chef d’orchestre Johannes Debus) en sera le reflet grâce aux procédés d’imitation du compositeur. "Lorsqu’on travaille avec de nouvelles technologies, notre mission est de les rendre invisibles aux yeux du public. C’est là que commence le vrai travail! Lorsque c’est fait, eh bien, la magie s’installe."

festivaloperaquebec.com