Dropkick Murphys : La loi des Murphys
Les Dropkick Murphys continuent de distiller leur punk rock celtique entre deux pintes de Guinness et une shot de Bushmills.
Depuis leur formation au milieu des années 90, les Dropkick Murphys n’ont pas vraiment changé de style. À l’instar d’AC/DC, le groupe punk celtique de Boston garde la même ligne directrice et les mêmes thématiques. À grand renfort de cornemuse, de mandoline, de tin whistle et d’accordéon qui viennent appuyer l’attirail de tout bon groupe punk qui se respecte, le septuor glorifie toujours la classe ouvrière, la famille, la solidarité, le patriotisme, la gloire, sa ville de Boston et l’Irlande.
Cela dit, la formation a tout de même poli son image et sa musique au fil des ans. Cette émancipation l’a menée à pondre ce qui pourrait bien être son oeuvre la plus ambitieuse jusqu’à maintenant, l’album-concept Going Out in Style.
Cette septième galette des Murphys met en scène un certain Cornelius Larkin, immigrant irlandais débarqué aux États-Unis à l’âge de 16 ans, à la trajectoire somme toute assez représentative de la diaspora celtique en Amérique. "L’histoire de cet homme est semi-fictive en ce sens qu’elle contient des parcelles de vie de gens de notre famille ou de notre entourage", précise Ken Casey, seul membre fondateur du groupe encore à bord.
"C’est l’histoire de la vie bien remplie, mais tout de même assez normale, d’un homme honnête et travaillant, jusqu’à sa mort." Pour la nécrologie de Cornelius Larkin, le clan bostonien a fait appel à l’écrivain Michael Patrick MacDonald. "On voulait quelque chose de plus littéraire, de mieux écrit pour la nécrologie de Cornelius", résume le bassiste de la formation. "Donc, Michael a ajouté un peu d’éléments de sa vie ou de sa propre famille dans ce morceau. Il a été tellement inspiré par le concept qu’il s’est mis en tête d’en faire une nouvelle. Le bouquin devrait paraître sous peu d’ailleurs!"
Mais c’est surtout le Boss qui est l’invité de marque sur Going Out in Style et qu’on peut entendre dans le vieux classique du folk irlandais Peg o’ My Heart. "On connaît Bruce Springsteen depuis quelque temps", admet Ken Casey en ajoutant que les Dropkick se sont déjà retrouvés sur scène avec lui. "Après nous avoir invités sur scène, il nous a dit: "Quand allez-vous rendre la politesse?" alors que ce n’est pas une faveur d’avoir Bruce Springsteen sur son album, c’est un honneur!" s’exclame le bassiste, démocrate convaincu comme le reste de la formation.
"Les quartiers ouvriers irlandais ne sont plus ce qu’ils étaient à Boston depuis que les yuppies s’y sont installés. Ils ont racheté les maisons, fait monter le prix des loyers et les gens se sont dispersés", révèle le musicien, aussi second chanteur du groupe. "Les temps sont durs aux États-Unis. C’est difficile pour Obama car il doit composer avec les dégâts laissés par Bush et son administration. Si tu me demandes pour qui je vais voter aux prochaines élections, je te dirai Obama, faute de meilleur choix. Mais est-ce que la majorité des Américains va faire pareil? Les gens sont préoccupés par le chômage, leurs finances et ils ont la mémoire courte."
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