Kalle Mattson : La cour des grands
Avec la parution d’Anchors, son second opus, la troupe ottavienne Kalle Mattson se permet de troquer le sous-sol de banlieue pour les salles obscures des plus grandes villes du pays.
Réglons la question du nom, vous voulez? " »Kalle » se prononce »Kay-le »", explique d’emblée Kalle Waino, leader et chanteur du quatuor rock Kalle Mattson. Ses parents l’auraient nommé ainsi en raison de John Cale, cofondateur des Velvet Underground. Et Mattson s’avère être son second prénom. Voilà une chose de clarifiée.
Quelques minutes auparavant, Waino se cloîtrait dans sa chambre d’hôtel pour esquisser les prémices d’une nouvelle chanson qui devrait se retrouver sur le troisième album du quatuor formé à Sault-Sainte-Marie mais dont les principales impulsions proviennent de la capitale. "Ces temps-ci, je me concentre sur l’exploration de nouvelles avenues narratives. J’utilise la troisième personne, je dépeins des personnages", explique le jeune homme à propos de ses nouveaux textes, désignant du même coup la sainte trinité Jeff Tweedy (Wilco), Neil Young et Bob Dylan comme principale influence.
Comme autant de spectres planant au-dessus d’une coruscante mélodie ou d’un vers pas mal bien tourné, ces storytellers ne font qu’inspirer Waino à transcender le genre. Preuve à l’appui: Anchors, le second opus, qui a été salué par la critique lors de sa sortie au printemps. "Oui, la comparaison avec Wilco revient souvent. Je suis un fan fini du band; c’est donc flatteur. Cela dit, nous sommes quatre musiciens avec des champs d’intérêt musicaux super variés; on tente d’habiller nos chansons différemment. Sans Rory [Lewis, guitariste], par exemple, on serait un band pas mal plus plate."
Pour Anchors, c’est le vénérable Howie Beck (producteur et mixeur auprès d’une foule d’artistes dont Feist) qui s’est retrouvé derrière la console de mixage — véritable coup de bol qui pique forcément la curiosité des mélomanes au pays. "On voulait porter une attention particulière à la façon dont les chansons allaient sonner. Quand on écoute le travail qu’Howie a fait avec Jason Collett, par exemple, on se rend compte que le gars SAIT comment faire sonner un disque", affirme Waino, qui, à l’issue de l’année scolaire qui débutera sous peu, achèvera ses études en guitare classique à l’Université Carleton, ce qui lui permettra de se dévouer corps et âme aux prochains chapitres qu’il couchera sur disque avec sa bande.
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The Weakerthans, Wilco, Shotgun Jimmie