Max le Sourd : Dialogue de sourds

La formule est plutôt inusitée. Règle générale, les auteurs-compositeurs de la relève se présentent seuls sur scène, ou sinon, accompagnés du trio classique comprenant un bassiste, un batteur et un guitar hero. Pour sa part, Max le Sourd se produit en spectacle avec la violoncelliste Fée Laurie. "J’ai changé de formule cette année. Avant, je donnais plus dans la formule rock avec un band. Par contre, ça ne rendait pas aussi bien mes chansons qu’en duo piano et violoncelle. Aussi, je manquais un peu d’expérience afin de créer des arrangements qui me plaisaient pour un groupe complet. On s’est quand même bien débrouillés, mais disons que c’est beaucoup plus facile d’organiser les choses à deux plutôt qu’à six!"

Fraîchement entré dans la vingtaine, Max le Sourd affiche déjà une maturité surprenante autant dans ses arrangements mélodiques que dans ses textes livrés de façon très personnelle. De se mettre à nu dans ses chansons demande-t-il une forte dose de courage? "C’était pire avant, de préciser Max le Sourd en rigolant. Au départ, c’était une espèce de catharsis, mais quand j’ai décidé d’offrir et de présenter mes chansons aux gens, j’ai un peu diminué la charge personnelle. Mais ça reste que je suis conscient de cet aspect-là de mes chansons et… ça ne devrait pas changer avec le temps."

En matière d’originalité, il faut avouer que la barre est haute quand un musicien associe son nom à la surdité. D’ailleurs, l’auteur-compositeur s’amuse de ce pseudonyme et ne cache pas que ce nom de scène l’encourage parfois à donner dans l’autodérision. "Au début, c’était juste Le Sourd. Il n’y avait pas de Max avant. C’est un concept par rapport au silence dans la musique. On parle souvent du silence comme d’une figure de note au même titre que les autres. De plus, le silence est une source d’inspiration pour moi. Il y en a à qui les idées viennent pendant un jam ou lorsqu’ils entendent quelque chose, mais dans mon cas, c’est quand il n’y a aucun son ni aucune musique que je suis inspiré."

Max le Sourd continuera donc désormais sa route dans le 514, et gageons qu’il en reviendra encore plus grandi en tant qu’artiste à ses prochaines apparitions ici sur scène. On a déjà hâte.

À voir si vous aimez /
Pierre Lapointe et Alexandre Désilets