Amon Amarth : Métal viking
Musique

Amon Amarth : Métal viking

Amon Amarth s’inspire des Vikings pour créer une imagerie forte, en accord avec la brutalité de sa démarche. Partout sur terre, des hordes de fans se mobilisent à chaque concert. Particulièrement au Canada, terre fertile pour la métallurgie musicale.

Le téléphone sonne. C’est Johan Hegg, le gros barbu au regard inquiétant qui chante dans le groupe suédois Amon Amarth. À quelques minutes d’un concert affichant complet à Calgary, il explique d’une voix posée et désarmante de gentillesse que Québec est un endroit formidable pour donner des spectacles. "C’est une ville magnifique, riche culturellement, à l’architecture qui rappelle les plus belles villes d’Europe…" s’empresse-t-il d’ajouter après avoir salué l’intense fidélité qui semble habiter les fans du groupe dans notre coin de pays.

Amon Amarth, pour lequel il beugle depuis 1991, est en pleine ascension depuis quelques albums. Aucune autre formation de la nouvelle génération de musiciens qui donnent dans le lourd et rapide ne peut rivaliser avec la popularité grandissante de cet orchestre, qui repousse les frontières d’un genre musical qui ne s’essouffle visiblement pas depuis sa fondation dans les années 70 avec Black Sabbath. Comment expliquer le succès d’Amon Amarth, qui signifie "montagne du destin" en sindarin, la langue construite par J. R. R. Tolkien, auteur du Seigneur des anneaux? "Les thèmes que nous abordons dans nos chansons sont universels… Par exemple, le courage, la colère, la peur et le rapport avec le divin sont propres à toutes les cultures. Quant à notre musique, malgré sa violence évidente à la première écoute, elle est constituée de mélodies complexes qui font appel à l’intelligence et au coeur de l’homme."

En tournée depuis la parution de l’album Surtur Rising en mars dernier, les cinq membres du groupe imposent sur scène leur vision d’un concert qui respecte les attentes de tout un chacun, sans première partie au programme. "La soirée se divise en deux moments distincts. D’abord, nous montons sur scène pour interpréter notre dernier album, Surtur Rising, dans son entièreté, puis c’est l’entracte. Ensuite, nous revenons pour livrer le meilleur d’Amon Amarth." En tout, près de 35 chansons chaque soir, un rythme qui ne semble pas fatiguer outre mesure l’organe vocal du chanteur, qui maîtrise parfaitement la phonation des basses fréquences par le ventre, l’expiration distordue par la gorge et le mâchouillage des mots, une technique propre au death métal.

Véritable passionné de l’histoire des Vikings, Johan Hegg s’emballe un moment pour discourir sur les premiers colons européens venus s’installer à Terre-Neuve: "Les petites communautés vikings qui ont tenté de vivre chez vous il y a 1000 ans n’ont pas eu des rapports faciles avec les peuples amérindiens de l’époque. C’est ce qui explique le fait qu’elles ont été massacrées ou évincées… Dommage que l’histoire universelle ne leur accorde pas une plus grande place." Il promet d’ailleurs de saluer sur scène le courage de ces découvreurs tout au long de la tournée canadienne.