Julie Boulianne : Pour le plaisir
Musique

Julie Boulianne : Pour le plaisir

Sacrée année pour Julie Boulianne, qu’on a la chance d’entendre en récital lors de l’avant-dernier concert de la série Musique de chambre à Sainte-Pétronille.

Il y a une petite dizaine d’années que le nom de la mezzo-soprano Julie Boulianne a commencé à se faire entendre, d’abord à l’Université McGill, où elle a étudié avant de se perfectionner à la prestigieuse école Juilliard, à New York. Elle était encore dans la Grosse Pomme en début d’année, pour enfiler trois productions en trois mois au Metropolitan Opera! "Une expérience inoubliable, confirme la chanteuse, et je suis très heureuse de pouvoir dire que j’ai déjà des contrats pour y retourner!" Elle est très reconnaissante de l’accueil qui lui a été fait dans cette grande maison d’opéra, où elle a pu côtoyer Placido Domingo sur scène dans Iphigénie en Tauride (de Gluck) et dans son rôle de chef d’orchestre pour Roméo et Juliette (de Gounod), où elle incarnait Stéphano. "J’y ai découvert trois univers très différents en trois mois, poursuit-elle, et j’étais entourée de collègues de très haut calibre. Ça a été très intense!"

Julie Boulianne se produit déjà en Europe depuis plusieurs années, mais en juin dernier, elle foulait pour la première fois les planches de l’Opéra comique de Paris, dans une production des Brigands (d’Offenbach). "Ça a été un très gros succès. On pourra d’ailleurs le voir en DVD à l’automne."

Toute cette activité opératique laisse peu de place au récital, un genre dans lequel la chanteuse excelle aussi. "Je me suis un peu éloignée de ce répertoire, et comme à l’opéra je fais beaucoup de rôles comiques, le récital me permet de toucher une autre gamme d’émotions. Pour moi, c’est important de faire du récital, d’autant plus que j’adore travailler avec un pianiste, dans un cadre plus intime."

La rareté du genre dans l’agenda de la mezzo-soprano donne des allures d’occasion unique au récital qu’elle présentera à l’église de Sainte-Pétronille, en compagnie du pianiste Martin Dubé. "C’est un programme pour me faire plaisir, très estival, commente Julie Boulianne. La première partie est allemande, avec Strauss (Wie sollten wir geheim sie halten, op. 19, n° 4) et Mahler (les Chants d’un compagnon errant), mais la deuxième partie est un peu plus légère, tout en mélodie française. J’y ai mis des airs un peu plus ornés, car ça fait longtemps que je n’ai pas touché au coloratur et que j’ai envie de m’y remettre." On entendra en deuxième partie des oeuvres de Berlioz, Bizet et Viardot.

Autre rareté, la chanteuse reprendra le Mahler dès le lendemain, cette fois avec l’Orchestre de la Francophonie et son chef Jean-Philippe Tremblay, pour un concert au Domaine Forget: "Je ne vous cacherai pas que ça m’arrange un peu de ne pas avoir à chanter une oeuvre différente, parce qu’en deux jours, ça deviendrait étourdissant. Mais il s’agit d’une oeuvre qui profite bien des deux univers, et même d’un troisième puisque je viens d’enregistrer la version de chambre de Schoenberg, pour un disque qui sortira cet automne chez ATMA."

Bref, l’année se poursuit à un rythme soutenu. Ce petit arrêt estival près de chez nous (et pas très loin de son Dolbeau-Mistassini d’origine) est donc à ne pas manquer!