Week-end de musique urbaine / Bran Van 3000 : Mets de l’énergie
Pour sa première édition, le Week-end de musique urbaine frappe dans le mille avec la venue de James Di Salvio et son collectif Bran Van 3000.
Visiblement enthousiasmé par la vague d’amour que lui portent les mélomanes québécois, le sympathique leader du collectif Bran Van 3000, James Di Salvio, perçoit le retour de son collectif comme un renouveau. "On dirait que c’est plus fresh que jamais. On dirait qu’on commence! Et c’est bizarre parce qu’au début, quand tu annonces que tu vas rejouer, il y a souvent des cyniques qui évoquent la nostalgie des nineties. Mais là, on dirait qu’on est tellement contents de jouer de la musique et de triper tous ensemble dans le même genre d’humour que c’est vraiment comme le début de quelque chose, et c’est très excitant! Avec le temps, on dirait que les gens nous ont découverts et qu’ils ont assemblé les morceaux du puzzle."
Grâce au dernier disque de BV3000, The Garden, le public semble avoir renoué avec la joyeuse bande. Sans afficher la moindre amertume quant à la réception de l’opus précédent, Di Salvio voit les choses avec sagesse. "Ça fait presque huit mois que The Garden est sorti, et là, juste en faisant un peu de promo, je me rends compte que Rosé était tough un peu pour le monde. Peut-être parce qu’il a été fait dans les rues des États-Unis. Ça a créé un petit écart qui faisait que les gens ont eu de la misère à connecter avec l’album. Aucun problème de ce côté pour The Garden. C’est très inspirant de voir les gens le découvrir."
Depuis maintenant quinze ans, le collectif nous a toujours habitués à des voyages musicaux qui détonnent grandement des disques actuels qui, trop souvent, se contentent de compiler des extraits taillés sur mesure pour la réalité iTunes. Di Salvio préfère qualifier l’oeuvre de BV3000 comme étant conceptuelle. "Pour The Garden, j’avais envie de créer une espèce de pièce de théâtre. Je voulais mettre en musique une invitation au retour à la romance et au respect de la nature. C’était le défi de grandir tout en faisant de la dance music."
On le sait, l’appellation dance music évoque immédiatement le fantôme de l’interminable série des Dance Mix et celui de chansons vides interchangeables. Bien conscient de cette réalité, Di Salvio nous confie son amour pour les défis. "Même si les gens trouvent que Bran Van rocke et fait du hip-hop et du reggae, essentiellement, on veut que le monde danse. Le terme dance music, c’est comme le chien battu des termes musicaux. On pense juste à des tounes un peu plus sucrées du moment, mais nous, notre défi, c’est de faire de la dance music tout en respectant notre amour pour Leonard Cohen, Morrissey et Léo Ferré. Ça donne tout un trip."
Jouissant d’une heureuse réputation sur scène, BV3000 multiplie les concerts un peu partout au Québec, et il n’y a pas que le public qui y trouve son compte. "Je me sens bien plus à l’aise d’être sur une scène qu’il y a 15 ans. Quand tu es fier de ta musique et de ton crew, que tu aimes jouer avec d’autres musiciens et que tu fais de belles rencontres, it’s great! C’est juste ça! De pouvoir continuer à créer et à partager des histoires avec le monde, man!"
À voir si vous aimez /
Beastie Boys, Beck, Funkadelic
Règle générale, la première édition d’un festival se fait toujours en douceur. On invite un artiste ou un groupe qui sera en tête d’affiche, et on programme quelques formations souvent confidentielles afin d’appuyer le tout. Pour cette édition numéro un, le Week-end de musique urbaine s’est non seulement offert la toute première visite en sol saguenéen de Bran Van 3000, mais en plus, la formation Malajube sera de la partie. Fort de son disque La caverne lancé en 2010, Malajube a une fois de plus réussi le pari de contenter ses fans, et ce, en leur offrant des chansons à géométrie variable. Aussi, le groupe apprenait il y a quelques semaines que sa dernière galette s’était classée parmi les 40 candidats au prestigieux Prix de musique Polaris. Passée maître dans l’art de manquer les entrevues téléphoniques avec Voir Saguenay/Alma, la formation devrait toutefois être au rendez-vous lors de son concert prévu au WEMU.
Et la liste aguichante du WEMU s’allonge grâce à la participation de Random Recipe, Buddy McNeil and The Magic Mirrors, Rome Roméo ainsi que Peter Peter. Ne cassez pas votre cochon pour rien, car vous pourrez voir tout ça pour la modique somme de 10$ à la porte.
À noter que le 12 août, les groupes The Real Deal et The Horn Abbots se chargeront de donner le coup d’envoi de ce festival à La Voie maltée de Chicoutimi.