Anodajay : Terre de cuivre
Musique

Anodajay : Terre de cuivre

Huit ans après avoir mis sur pied son étiquette de disques, Anodajay est bien implanté dans le milieu urbain.

Impossible de déraciner Anodajay (alias Steve Jolin). Malgré son succès et la création, il y a huit ans, de sa propre étiquette – Disques 7e Ciel -, le rappeur de 34 ans n’a pas déserté sa terre natale.

"J’habite toujours l’Abitibi. Le bureau de 7e Ciel est établi à Rouyn-Noranda. Je travaille de pair avec des gens de Montréal et des grandes villes. Je n’ai pas le choix. Mais j’essaye de mener la plupart de mes activités d’ici. C’est important de savoir d’où on vient, mais surtout de savoir où on va!" concède-t-il.

Il reste qu’un peu de cuivre, métal indissociable de l’histoire de Rouyn-Noranda, lui colle toujours sous les talons. On peut penser à la couleur de la pochette d’ET7ERA, son plus récent album, et à sa volonté de remettre au goût du jour des chansons d’artistes originaires de son coin de pays. La populaire Jamais su, qui tourne depuis maintenant huit mois dans les radios et qui reprend le refrain de Souvent, longtemps, énormément de Diane Tell, en est un exemple. "Diane a beaucoup aimé la chanson. D’ailleurs, elle me disait qu’elle était contente d’apparaître dans une chanson sur laquelle les gens pouvaient enfin danser. Parce qu’elle est surtout connue pour ses balades."

Artiste établi dans le milieu du hip-hop québécois, Anodajay se distingue aussi comme homme d’affaires avec les Disques 7e Ciel. Sur Mon neighborwood, pièce qui pourrait être le troisième extrait radiophonique d’ET7ERA, il chante pourtant: "Sept ans plus tard, qu’est-ce que je fous encore dans ce mouvement urbain?" Justement, pourquoi garde-t-il toujours les rangs? "Quand j’ai commencé avec 7e Ciel, c’était de l’autoproduction. C’était mon projet à moi, parce que je n’avais pas été capable de trouver de producteur. Mais plus ça allait, plus je voyais que les résultats venaient en signant avec Samian, Koriass et Dramatik. Aujourd’hui, je me dis que j’ai la chance de contribuer à ce mouvement et à cette musique-là de belle façon en présentant des artistes qui ont des choses à dire et qui font bonne figure sur la scène provinciale. Même qu’il y en a qui réussissent à sortir, à faire des tournées hors du Québec. C’est un petit peu ça qui fait que sept ans [maintenant huit] plus tard, je suis encore là. Si c’était juste la carrière d’Anodajay, oui, je le ferais, mais peut-être que je mettrais un peu moins d’énergie en tant qu’autoproducteur."

Zone urbaine

Lors du Festival Urbain, Anodajay se joindra à la première grande soirée hip-hop. Comme il partagera la scène avec d’autres artistes, dont L’Assemblée et Godlalune, il présentera une version écourtée de son show habituel. "On fait une demi-heure. Donc, ce n’est pas le spectacle complet. Par contre, c’est un bon échantillon du concert que je présente normalement avec la formule qui est, selon moi, l’une des plus intéressantes en ce moment, soit avec musiciens", souligne celui qui sera accompagné d’un batteur, d’un contrebassiste, d’un DJ et d’une choriste.