CLAASS : Classe en stock
Musique

CLAASS : Classe en stock

Entre la parution de leur maxi Smile at the Void et l’enregistrement du prochain album de We Are Wolves, les membres de CLAASS célèbrent cette semaine les deux ans de l’étiquette montréalaise Machette Records.

Nous n’espérions plus. Voilà quatre ans que nous avions le trio électro montréalais CLAASS sur nos écrans radar, en attente d’une parution, de quoi nous faire patienter entre leurs quelques concerts événementiels. Mais nous savions aussi l’aventure fragile, tributaire du temps qu’auraient à lui consacrer Alexander Ortiz et Vincent Levesque, tous deux membres à temps plein de We Are Wolves (WAW), et Jordan Dare, émérite producteur électro local.

Puis comme un amoureux indisponible sentant sa dulcinée lui filer entre les doigts, CLAASS se la joue petite séduction depuis juin dernier. D’abord, la parution d’un premier maxi (enfin!), Smile at the Void, puis cette tournée estivale, une vraie série de concerts qui a déjà mené le groupe à Osheaga, au Festival d’été de Québec, et bientôt en région. "Le déclic s’est effectué cette année, réalise Vincent Levesque. On a compris qu’on avait un deuxième vrai groupe entre les mains. Qu’on avait envie d’entendre les chansons de CLAASS autrement que dans ce foutu bordel live. Le processus d’enregistrement nous a aussi beaucoup aidés en tant que groupe. Pour une rare fois, on a vraiment pris le temps de s’écouter. Avant, quand on s’enregistrait, c’était surtout pour ne pas oublier les chansons. On utilisait un téléphone ou une caméra vidéo."

À l’écoute des cinq compositions de Smile at the Void, on constate qu’un penchant sombre s’est dessiné au fil des années dans le répertoire de CLAASS. Le martèlement des beats électro aussi présent chez WAW demeure, mais il laisse place à plus de nuances, à plus d’influences disparates dont ces clins d’oeil à Joy Division. "Au fond, avec CLAASS, on se donne le droit de faire ce qu’on refuse de développer avec WAW. La dynamique avec Jordan nous permet aussi d’explorer dans un autre registre. Les idées déboulent vraiment vite, nous pourrions produire un deuxième maxi demain matin."

Ne voyez pas en ce nouvel intérêt marqué pour CLAASS un relâchement de Levesque et Ortiz envers WAW. Au contraire, on a 20 nouvelles chansons de We Are Wolves et on entre en studio la semaine prochaine. Le processus de composition, c’est comme un muscle que tu dois exercer. Composer pour WAW, ça nous a donné plein d’idées pour le répertoire de CLAASS. C’est comme dans tout: plus t’en fais, plus t’en fais…"

À voir si vous aimez /
We Are Wolves, Joy Division, Gary Numan

ooo

Deux ans de Machette Records

"Les CD, ce sont des ordures potentielles. Tu les rentres dans ton ordi pour en extraire les chansons, puis ils traînent. Ils ne sont plus assez séduisants pour en prendre soin, c’est pour ça qu’on voulait lancer notre maxi en format numérique et vinyle. Travailler avec Machette qui se spécialise dans la parution de EP format 7" et 12" devenait le bon choix", selon Vincent Levesque de CLAASS.

Fondée en 2009 par David Gagnon (The Awards, Dirty Tricks) et Olivier McGuire (Fifth Hour Hero), l’étiquette Machette Records a fait paraître des albums de Rome Romeo, Stefan & The Problematix, SLOBS, Cougarettes, Amanita Bloom, The Solids et CLAASS. "Tous des groupes aussi passionnés que nous par la musique, lance David Gagnon. Peu importe l’importance de leur succès, je sais que ces gens-là vont probablement faire de la musique toute leur vie. Au fond, Machette est pro-artistes, extrêmement DIY, pas axé sur les profits ou les potential hits et il ne s’enferme dans aucun genre musical."

En plus de CLAASS et Rome Romeo qui se produiront lors du deuxième anniversaire du label, nous vous invitons à ne pas manquer The Solids, jeune duo local dont l’accrocheur maxi Generic Dogs rappelle les guitares de Sonic Youth, l’énergie pop de Dinosaur Jr. et le lo-fi grunge/shoegaze.