Festival international reggae de Montréal : Reggae en quatre temps
La huitième édition du Festival international reggae présente une fois de plus une programmation qui séduira pas mal tous les amateurs de musique jamaïcaine. Petit survol.
Étonnant, ce Festival international de reggae de Montréal. Malgré certains problèmes internes qui ont longtemps miné sa réputation et quelques éditions catastrophiques, le principal événement de musique jamaïcaine revient, bon an, mal an, bercer les Montréalais de ses rythmes chaloupés ou alors bien saccadés. Cette huitième édition propose encore une fois plusieurs artistes d’ici et de la Jamaïque, un juste équilibre entre le reggae d’hier et celui d’aujourd’hui, entre DJ, toasters, soundsystems et groupes. Des quelque 70 artistes présents, en voici quatre à suivre.
Mavado
Ayant grandi dans le petit ghetto de Cassava Piece, un des quartiers les plus violents de Kingston, David Constantine Brooks a vécu à la dure. Pris sous l’aile de Bounty Killer alors qu’il n’avait que 15 ans, Mavado s’est rapidement taillé une belle place au sein de la très compétitive communauté musicale jamaïcaine dès la sortie de son premier single, The Real McKoy, en 2004. Entre ses querelles avec Vybz Kartel, ses démêlés avec la justice, la perte de trois doigts alors qu’il était aux mains (sans jeu de mots!) de la police ainsi que l’assassinat de son père en Suisse, Mavado a fait paraître deux solides albums (Gangsta for Life: The Symphony of David Brooks, Mr. Brooks… A Better Tomorrow) à mi-chemin entre le dancehall de son mentor, Cutty Ranks et le hip-hop de 2Pac. Un troisième disque est en chantier. Si le type arrive à passer la frontière canadienne, voilà une belle occasion de voir un des artistes les plus populaires du reggae contemporain. Le 20 août au Vieux-Port.
Gyptian
Né en 1983 d’un père rasta et d’une mère très pieuse, Gyptian a, comme beaucoup d’artistes jamaïcains, débuté en chantant à l’église. Windel Beneto Edwards, de son vrai nom, a récolté pas mal d’éloges chez lui en Jamaïque dès la sortie de son premier album en 2004, mais ce n’est qu’à la parution de son quatrième effort, Hold You, que le chanteur a connu un véritable succès planétaire avec la chanson-titre, petite ballade pop reggae qui a bien tourné sur les ondes montréalaises et dans les clubs. Gyptian n’est donc pas l’homme d’un seul hit, mais c’est cette chanson que tout le monde va attendre le 20 août au Vieux-Port!
Beres Hammond
Ce dimanche sera davantage familial au festival avec une programmation plus reggae old-school en compagnie, entre autres, des vétérans de Third World et de Beres Hammond. Né en 1955, Beres Hammond s’est toujours maintenu dans l’oeil du public sans toutefois connaître un véritable succès. Reconnu pour être une des plus belles voix du lovers rock, soit un mélange de reggae, de R&B et de pop, Beres Hammond tient plus du crooner que du chantre rasta, quelque part entre Teddy Pendergrass et Freddie McGregor, par exemple. Actif depuis le milieu des années 70 avec pas loin d’une vingtaine d’albums au compteur, Beres Hammond interprétera de sa toujours aussi jolie voix plusieurs de ses classiques et quelques titres de son plus récent disque, Just a Man. Le 21 août au Vieux-Port.
Killamanjaro vs Black Kat
Le festival débute avec un soundclash qui mettra aux prises deux des soundsystems les plus féroces de la Jamaïque. Habitué de ces populaires événements opposant des soundsystems qui se livrent bataille en se répondant à coups de titres judicieusement choisis et hymnes dub rythmés par les harangues des MC, le Killamanjaro est en service depuis 1969, ce qui en fait un des plus vieux sounds jamaïcains encore en activité. Black Kat roule, de son côté, depuis le début des années 90 et a raflé de nombreuses premières positions dans les plus prestigieux concours de soundclash à travers le monde. Un choc de titans le 19 août au E.B. Club!
À voir si vous aimez /
Le reggae, le dancehall, le ragga