Laurence Jalbert : À l’unisson

Le 1er janvier dernier, la Semaine internationale de la chanson de Québec dévoilait en grande pompe son invitée d’honneur 2011: Laurence Jalbert. Après les Ferland, Ferrat, Vigneault, Piché, Dubois, Lavoie, Séguin et Rivard, une femme se retrouverait enfin au centre de ce mégaspectacle auquel participent 400 choristes ayant répondu à l’invitation.

L’appel était lancé sur le site Web de l’événement, et se sont manifestés des chanteurs venant des quatre coins du Québec, mais aussi du Canada, de la France et même d’Israël. "Des gens sont venus me voir après mon concert à Caraquet la semaine dernière, raconte l’interprète. Ils étaient tout énervés: "Heille on va chanter ensemble!""

Depuis sa Gaspésie natale, Laurence Jalbert analyse son horaire ainsi que l’organisation complexe nécessaire au spectacle. "Je quitte la Gaspésie demain [16 août] pour les premières répétitions avec musiciens à Montréal. Je prévois réécouter les pistes de travail en chemin pour me familiariser avec les arrangements de Stéphane [Leroux] et Patricia [Gauthier]. Le lendemain, je me rends à Québec rencontrer les 400 choristes. On répète le 18 et le 19, puis le 20, c’est le grand soir."

Qu’allez-vous dire à ces 400 choristes lors des quelques minutes précédant le spectacle? "Je veux juste leur parler de plaisir. Chanter tout le monde ensemble, c’est un pur bonheur. Il faut être capable de s’arrêter dans l’instant présent, de le réaliser et de se le dire." La dame parle en connaissance de cause, elle qui était invitée spéciale lors du grand spectacle de Jean Ferrat en 2004. "J’étais complètement hypnotisée par le grand choeur. Tellement que les organisateurs me rappelaient de ne pas regarder les chanteurs pour ne pas faire dos au public. Quand 400 personnes chantent la même note simultanément, il se crée une sorte de bulle indescriptible. Ça m’avait complètement subjuguée. Ça touche à des cordes extrêmement sensibles. Une beauté extraordinaire."

Comme dans son dernier album, Une lettre, qui souligne ses 35 ans de carrière, la rouquine y interprétera de nombreux classiques dans des versions remaniées. Une façon de se renouveler pour maintenir son propre intérêt. "On me pose souvent la question: "Tu dois être écoeurée de la chanter celle-là?" Or, c’est jamais le même public devant moi, et je ne chante jamais mes pièces de la même manière. J’ai pas le choix, sinon je m’écoeurerais moi-même. Pour ce spectacle, les directeurs musicaux ont accouché d’arrangements complètement fous. En utilisant la voix humaine, ils sont allés chercher des sons auxquels je n’aurais jamais pensé. Et je parle vraiment de sons. Pas des Ô ou des Â, mais des onomatopées singulières, comme si la voix devenait un tout autre instrument. Juste à écouter le CD de répétition qui inclut quatre voix, dictant les quatre registres des 400 choristes, ça me donne des frissons. La voix humaine est le plus bel instrument de la terre. Au nombre qu’on va être, ça va être époustouflant."

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