Marie-Mai : Faire sa vague
Musique

Marie-Mai : Faire sa vague

Avant de statuer sur le 4.0, Marie-Mai fait preuve de générosité festivalière.

"Elle est tout en réserve, avec un grand coeur, douce… Mais dans les situations où il faut que ça bouge, elle devient déterminée! C’est elle qui drive tous les gars; she’s one of the boys!"

Lorsqu’on fait remarquer à Marie-Mai que sa description de la Schtroumpfette (à qui elle prête sa voix dans la version québécoise du film Les Schtroumpfs) lui sied plutôt bien, la chanteuse ajoute que cela n’est pas étranger à l’attribution de ce rôle de doublage. "J’ai l’impression d’être aussi dans un univers de gars: mes musiciens, mes techniciens, mon directeur de tournée… Je suis souvent entourée seulement de garçons. Je peux donc très bien savoir comment elle se sent, la Schtroumpfette!"

Que retient-elle de la tournée de l’album Version 3.0 qui s’est terminée en mai dernier par un concert au Centre Bell (a.k.a. sa résidence montréalaise)? Tout. Il n’y a rien à jeter. "Pour moi, Sept-Îles fut autant un moment fort que le Centre Bell. Du début à la fin, ce fut la tournée de mes rêves! Un charme!"

Désormais en mode festival, Marie-Mai promet de l’amplitude et des décibels. "On a retravaillé la mise en scène et le décor pour que ça marche bien en festival. C’est un autre show. On est allés déterrer des chansons que je ne faisais plus depuis longtemps, mais la grosse différence, c’est l’espace. Une scène de festival, c’est grand! On a donc beaucoup de place pour s’amuser. En salle, c’est plus propre, plus calculé. En festival, on se laisse aller… C’est moins léché et un peu plus rock."

CARREFOUR

Des riffs de guitare que ne renieraient pas un métalleux, des sons industriels qui s’immiscent dans la pop, un enrobage électro digne de certains bands qui surfent sur la hype… Après trois albums, Marie-Mai est devenue l’amie des radios commerciales, mais on ne peut pas lui reprocher de jouer leur jeu malsain. "Moi et Fred [St-Gelais], on aime prendre des risques, pousser la barrière… juste un peu." Et une fois au prochain carrefour, toutes les avenues seront envisagées. "À l’automne, je n’ai rien au programme, et dès septembre, on va commencer à écrire. On ne va pas se parler de la direction que ça va prendre avant ça."

Mais avant même de sortir la boussole, Marie-Mai devra statuer sur la question suivante: français ou anglais? Un EP anglophone a été enregistré en 2010, mais il n’y a là aucun indice. "On a commencé à le distribuer dans différentes compagnies de disques aux États-Unis; on l’a mis entre les bonnes mains. Je l’ai fait par pur plaisir, mais on va aussi voir s’il y a un intérêt de ce côté-là." De l’autre côté, l’intérêt est palpable! Alors qu’elle était en France pour y faire la promotion de la chanson Jet Lag (sa récente collaboration avec Simple Plan), Marie-Mai a su attiser la curiosité des bonnes personnes. "On a fait beaucoup de promo. J’ai rencontré des gens qui se demandaient d’où je sortais… Après, je te dirais qu’on a reçu BEAUCOUP d’appels de compagnies de disques!" Peut-être que Jet Lag est une chanson prophétique!

MA MODE, MA PLACE

Le dernier Gala de l’ADISQ fut un genre de consécration québécoise pour Marie-Mai, alors désignée Interprète féminine de l’année. Pour l’occasion, elle portait très joliment une robe signée Denis Gagnon. Côté style, disons qu’elle avait peu de rivales…

"J’adore la mode, mais pas autant que j’aime la musique, précise-t-elle. Je ne voudrais jamais que mon style vestimentaire prenne le dessus. Dernièrement, il y a comme une vague. It’s all about fashion. Si tu n’as pas de la crème fouettée qui te sort des totons ou une robe de viande, t’es pas hot. Moi, je ne veux pas ça. Provoquer les gens pour susciter de l’intérêt, ce n’est pas mon genre." Dommage pour les bouchers du Québec.

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