Samian : Pow-wow

Les bilans? Très peu pour Samuel Tremblay, dit Samian. Son second album, Face à la musique, a un an déjà, mais l’aventure est loin d’être terminée. "On a des concerts prévus au moins jusqu’en septembre", précise le rappeur d’origine algonquine, soulignant que l’absence de pause entre les tournées entourant son premier album (Face à soi-même, 2007) et le dernier ne lui a jamais vraiment laissé le temps de prendre du recul.

Là où plusieurs rappeurs ne manqueraient pas de souligner l’absence de soutien des médias, Samian, lui, est enchanté des réactions à Face à la musique. "L’album m’a permis d’aller à plein d’endroits et d’apprendre beaucoup, surtout au niveau du live, observe-t-il. J’ai eu la chance de monter sur scène aux côtés de gens comme Florent Vollant ou Richard Séguin. Des expériences inspirantes."

Originaire de la réserve de Pikogan, en Abitibi, il a élu domicile à Montréal il y a six ans, mais n’estime pas s’être éloigné de sa culture pour autant. "Je suis encore super près de ma grand-mère, de ma famille, et je retourne souvent les voir. Et ce n’est pas juste ma culture qui m’inspire dans ma musique… C’est la vie en général!" insiste-t-il.

Et si son récent itinéraire de concerts affiche surtout des dates en centres urbains, l’artiste se produit aussi régulièrement dans les communautés autochtones, en région, où il a davantage l’impression de s’adresser à "son" public. "Les jeunes tripent! Ils ont tellement besoin d’être divertis, commente-t-il. Il y a vraiment un intérêt pour la musique là-bas, mais les gens ne savent pas trop comment ça marche." Peut-on souhaiter entendre un jour davantage de musique émerger des communautés autochtones? "Je pense que c’est juste une question de temps."

À voir si vous aimez /
Anodajay, Muzion, Wyclef Jean

Le FU prend sa place

Après sept ans, le Festival Urbain de Trois-Rivières n’a pas dérogé d’un iota de sa mission première: offrir un lieu d’expression à la jeunesse et promouvoir l’engagement social. Le thème de sa prochaine édition – "L’art de prendre sa place" – le prouve bien. Se déroulant cette année dans les rues des Forges, Hart et Badeaux ainsi qu’au Parc portuaire, l’événement, dont le porte-parole est le rappeur trifluvien Pat K7, proposera différentes activités qui visent à faire découvrir la culture urbaine. Parmi elles, une table ronde autour des beatmakers, des acrobaties en BMX, des performances en direct de graffiteurs et de nombreuses prestations musicales (L’Assemblée, Anodajay, Godlalune, Pi-é, 13e étage, Samian, Pat K7, Autodidacts, Soke, L’mc’rar, entre autres). Du 18 au 21 août. Pour la programmation complète: www.festivalurbain.com. (Karine Gélinas)