Twisted Sister : Je veux rocker
Presque 40 ans maintenant que le groupe Twisted Sister obsède les ados en révolte contre l’autorité partout dans le monde. À la question "Que veux-tu faire de ta vie?", une seule réponse: "Je veux rocker."
François Gariépy
Quatrième visite à Québec pour Twisted Sister, cette semaine. Après deux passages au Colisée à l’été 1984 à titre de réchauffeurs de salle pour Iron Maiden et Dio et surtout après le formidable spectacle en compagnie de Scorpions sur les Plaines en 2006 devant près de 100 000 personnes, voilà que les New-Yorkais de Twisted Sister débarquent à Expo-Québec pour un premier concert dans l’histoire de la ville comme tête d’affiche. Au téléphone, je reconnais l’attitude de Jay Jay French, qui ne parle jamais français malgré son nom et qui ajoute une statistique à la discussion. "Le Canada a toujours été formidable avec nous, MuchMusic et MusiquePlus nous ont tellement soutenus à une certaine époque que c’est dans votre pays que l’on compte le plus d’albums vendus de Twisted Sister par habitant."
Peu de nouveautés au catalogue de Twisted Sister depuis une décennie. Après un chouette disque de Noël en 2004 et Still Hungry, une revisite de leurs grands succès passée sous les radars, en 2007, le groupe qui a vendu 12 millions d’albums renoue actuellement avec le succès grâce à la nouvelle génération qui échange les clips cultes sur les nouvelles plateformes de diffusion. "C’est encore plus fou qu’avant, les nouveaux fans sautent et crient plus fort qu’à l’époque! Et nos derniers passages en Argentine, au Brésil, en Russie, en Finlande, en République tchèque et chez vous témoignent de ce renouveau de popularité que nous n’avions pas vraiment anticipé au sein du groupe, je dois l’avouer…" Comme si Twisted Sister était devenu culturellement universel pour la belle jeunesse en révolte, expliquera-t-il finalement.
Plus question de brûler la chandelle par les deux bouts pour Jay Jay, qui aura 60 ans l’an prochain. Même qu’un maximum d’une quinzaine d’apparitions sur scène par année est programmé depuis la reformation du groupe au début du millénaire. "On ne sait jamais quand sera le dernier concert… Nous sommes parmi les derniers bands de notre ère avec Mötley Crüe, Rush, Kiss et Aerosmith à continuer de tourner avec les membres originaux… Il faudrait être crétin pour croire que cela ne s’arrêtera jamais."
Enfin, difficile de passer sous silence la situation économique américaine actuelle qui fait la manchette partout. Surtout que le New-Yorkais n’a jamais caché ses allégeances démocrates et son admiration pour Barack Obama. "La situation est difficile partout, pas seulement aux États-Unis… Personnellement, le Tea Party et ses idées de détaxation, ce n’est pas ma tasse de thé. Sans vouloir m’étendre sur le sujet et parce que je préfère parler musique, je dirais seulement que je vois l’avenir des Américains d’un bon oeil, mais qu’il y aura des moments plus difficiles." Comme dans l’histoire de Twisted Sister? "Exactement!"
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