Festival de musique juive de Montréal : Klezmerveilleux!
Les traditions rencontrent la modernité lors du deuxième Festival de musique juive de Montréal.
En plus du festival qu’il présente chaque été dans les Laurentides, l’organisme juif KlezKanada produisait généralement un spectacle événementiel à Montréal. Mais selon Jason Rosenblatt, directeur artistique et programmateur pour KlezKanada depuis quelques années, il était impossible de saisir l’étendue de la culture juive en un seul concert. "La seule manière de vraiment représenter toute sa diversité, du klezmer traditionnel et des musiques séfarades jusqu’aux déclinaisons d’aujourd’hui, était de présenter 10 ou 15 spectacles."
Voilà qui est chose faite, alors que la deuxième édition du Festival de musique juive de Montréal sera lancée dimanche après-midi, au parc des Amériques, avec un spectacle extérieur de la formation de cuivres Fanfare Severni, originaire de la Moldavie. En soirée, les festivaliers migreront vers la Sala Rossa pour le concert de Hasidic New Wave, l’un de ces groupes new-yorkais insufflant un vent de liberté free jazz à la musique klezmer. "Hasidic New Wave est reconnu comme l’un des premiers artisans de cette scène. Frank London, Fima Ephron, David Fiuczynski, Aaron Alexander… Ce sont tous des pionniers du genre", explique Rosenblatt.
La majorité des susmentionnés membres du Hasidic New Wave ont lancé des albums solos sous la bannière Radical Jewish Culture de l’étiquette de John Zorn, Tzadik Records, qui compte aussi dans ses rangs la formation métal Pitom. "J’adore ce groupe et le fait qu’il incorpore dans ses pièces des arrangements juifs", raconte Rosenblatt.
Originaire de France, Nekouda y jouera une musique judéo-provençale jusqu’à tout récemment perdue. "L’histoire veut qu’ils aient trouvé cette vieille partition de musique ancienne qui n’avait pas été jouée depuis des centaines d’années, selon Rosenblatt. Ce qui me sidère, c’est leur façon de jouer de leurs instruments, très appliquée mais tellement brute à la fois."
À voir également, Andy Statman, un virtuose qui a accompagné Béla Fleck, Ricky Skaggs et David Grisman. "Ce type est hallucinant. Il excelle autant à la clarinette, dans un style klezmer, qu’à la mandoline alors qu’il rafraîchit le bluegrass avec son approche jazz avant-gardiste", confie Rosenblatt. Ce dernier se produira d’ailleurs en première partie de Statman avec sa mère Abby, qui interprète des standards yiddish "à la sauce folk américaine".