Pat Lagueux : Sans pudeur

Voir: Sur Musicographie, première pièce de ton nouveau disque, tu résumes ton parcours musical de manière expéditive, et on perçoit une certaine amertume. Le deuil de la "grande carrière" ne s’est pas fait sans heurts?

Pat Lagueux: "Avant de décider d’enregistrer Sans tambour ni trompette, oui, j’étais amer par rapport au milieu du disque et à ce qu’il devient. Après 15 ans de métier (avec beaucoup d’efforts et de coups d’épée dans l’eau), j’ai pensé tout arrêter, mais l’écriture, elle, persistait. Ça a donné cet album, qui représente bien le spectacle que je donne depuis plus d’un an, sans pression."

Tes compositions ne font preuve d’aucune pudeur: vie de couple, alcoolisme contenu, quotidien, boulot, calvitie… Où est la limite?

"Attention! C’est un album qui raconte… et qui invente! Certaines histoires sont autobiographiques, mais plusieurs sont sorties de mon imaginaire. En ce sens, il n’y a pas de limites dans ma création."

La formule guitare-voix de Sans tambour ni trompette semble t’avoir poussé à améliorer ton chant. Je me trompe?

"Je ne sais pas, mais ce que je sais c’est que ça donne une liberté quant à la réalisation et au choix des pièces [le disque en compte 17]. J’ai bien aimé travailler seul et je crois que tout ce que je voulais est sur l’album. Maintenant, il faut vraiment que j’écrive si je veux en faire un autre!"

Tu scandes l’importance de l’achat local dans Musique Cité, une chanson en hommage au dernier disquaire indépendant de Sherbrooke. On se la joue chanteur engagé?

"Sans tambour ni trompette est aussi un album qui dénonce. Parfois, être chanteur, c’est avoir une tribune pour crier et revendiquer les choses auxquelles je tiens!"

Pat Lagueux
Sans tambour ni trompette
(Indépendant)

À écouter si vous aimez /
Olivier Brousseau, Alexandre Belliard, Plume