Sonny Burgess : Rockapapy
Musique

Sonny Burgess : Rockapapy

Le vétéran Sonny Burgess est l’invité de marque de cette septième édition du festival rockabilly Red Hot & Blue.

Des légendes du rockabilly qui ont enregistré sous étiquette Sun au milieu des années 50, il n’en reste plus beaucoup. Des quelques survivants, certains sont toujours sur la route; Sonny Burgess est de ceux-là.

À 80 ans, le guitariste et chanteur américain est toujours mû par la même passion, celle du rockabilly, du western swing, du jump blues, du boogie-woogie, du rhythm’n’blues et du rock’n’roll. "La passion est toujours là, mais l’énergie, un peu moins", rigole celui qui, durant la deuxième partie des années 50, donnait des performances endiablées avec ses cheveux teints en un rouge similaire à celui de sa chemise et de sa guitare, accompagné par son groupe les Pacers avec qui il tourne encore aujourd’hui (deux membres des débuts y sont toujours). "On faisait des pyramides au-dessus du contrebassiste, on se jetait dans la foule, on se roulait au sol sur la scène, on cassait quelquefois nos instruments sans s’en rendre vraiment compte… On était tous jeunes et fous!"

Avec leurs concerts démentiels qui pouvaient durer cinq heures, les Pacers étaient le groupe à battre sur le circuit, mais pourtant le succès ne vint jamais vraiment, même si la bande a démarré avec un 45 tours sur lequel on retrouvait les délirantes We Wanna Boogie et Red Headed Woman. Ce disque est d’ailleurs considéré comme l’un des plus sauvages de l’époque, et encore aujourd’hui, ces deux chansons, particulièrement We Wanna Boogie, demeurent de véritables bombes rockabilly. "C’était notre première fois en studio. Les gens pensaient qu’on était saouls après avoir entendu ce disque, mais on était juste surexcités", détaille Sonny Burgess avec son accent typique du Sud.

"On jouait live, avec simplement quelques micros dans la salle. Il n’y en avait qu’un pour la batterie et c’était pour la caisse claire. Le contrebassiste jouait tout près pour que le micro le capte. On avait un micro pour toutes les voix. Ça n’avait rien à voir avec toutes les méthodes modernes d’enregistrement. Tu rentrais là, tu te laissais aller comme en concert et tu repartais. Sam Phillips (patron de Sun) avait du flair et il aimait ce qu’il entendait en studio. Il nous a laissés aller. On n’était pas de grands musiciens mais on avait le groove. C’est de la feel good music et c’est ce que les gens qui viennent nous voir aujourd’hui veulent entendre, alors on joue toutes nos meilleures chansons de cette époque pendant une bonne heure. Si le public est chaud et qu’on est en forme, on va même jusqu’à jouer deux heures!"

À voir si vous aimez /
Johnny Burnette, Billy Lee Riley, Johnny Cash

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Red Hot & Blue

Fondé en 2005, le festival Red Hot & Blue s’étend maintenant sur quatre jours et propose, outre les concerts, une expo de voitures anciennes pré-1966 au Jardin Tiki, de tatouages et arts visuels, de vêtements et objets rétro, ainsi que des ateliers de danse. Pour cette 7e édition, l’événement présentera une douzaine de groupes et quelques DJ qui se partageront principalement la scène du cabaret Lion d’or. En plus de Sonny Burgess, on pourra y voir Huelyn Duvall, une autre légende du rockabilly et auteur de Little Boy Blue; l’intense gloire locale Bloodshot Bill et ses Handcuffs; les Américains Buzz Campbell, Levi Dexter et le trio new-yorkais Susquehanna Industrial Tool & Die Co.; The Shakedown Combo de Nouvelle-Écosse; The Kingmakers d’Ottawa; Filly & The Flops et les Hellbound Hepcats de Montréal; la pulpeuse Miss Scarlett James qui présentera son show burlesque; et les DJ Turky (Paris), Rockin’ Dave Faris (Toronto), Matchbox et Lucky Luc Osmani (Montréal). Du 1er au 4 septembre. www.rockabillyjam.com