Emilie Clepper : Double identité
Musique

Emilie Clepper : Double identité

Le coeur au Texas, Emilie Clepper sillonnera le Québec cet automne avec la tournée What You See. Un périple qui l’amènera trois fois en Mauricie.

Folk, aérienne, la musique d’Emilie Clepper évoque les grands espaces, le voyage. Une conséquence directe de la double nationalité de cette dernière? Sans doute un peu. Celle qui a grandi en banlieue de Québec et qui fait constamment la navette entre les États-Unis et la Belle Province a hérité de l’esprit nomade de son père, l’auteur-compositeur-interprète texan Russell Clepper.

"Je ne peux pas m’en sauver. Même quand je suis au Texas, je ne reste pas seulement à Austin. Je me promène à travers l’État. Par exemple, je passe beaucoup de temps dans le désert, qui est à huit heures de route d’Austin, ou je vais complètement à l’opposé, dans le golfe du Mexique. Je ne reste jamais au même endroit plus d’un mois sans bouger. Je suis toujours un peu sur la route. C’est ma façon de vivre." Un mode de vie qui doit être particulièrement stimulant pour une créatrice. "Oui, ça peut être inspirant, concède-t-elle. Mais ça peut aussi rendre seul ou faire ressentir une solitude. Parce que c’est énormément d’au revoir et de recommencements incessants. Mais, c’est sûr que pour la musique, ça peut être très inspirant; c’est beaucoup d’aventures et d’expériences."

PAR-DELÀ LES FRONTIÈRES

Appréciée des Québécois – elle a vendu plus de 4000 exemplaires de Things May Come, son premier album autoproduit, exclusivement à la sortie de ses concerts, sur le Net et dans quelques magasins, en plus de séduire la critique avec What You See (La Tribu), son second -, l’auteure-compositrice-interprète souhaite maintenant élargir ses horizons et développer sa carrière au pays de l’oncle Sam. Un rêve qui reste à l’échelle humaine. "Je veux vivre de ma musique et vivre une vie remplie d’art et de rencontres musicales. Mon but, c’est plus ça que d’être célèbre aux États-Unis. Car être célèbre, je m’en balance un peu."

Sa première action concrète pour séduire un auditoire américain a été une participation au South by Southwest, au Texas, en mars dernier. A-t-elle commencé à récolter des fruits depuis? "C’est un travail de longue haleine, admet-elle. Surtout pour quelqu’un comme moi qui a une démarche lente. Je ne veux pas signer avec une grosse compagnie qui ne fait pas de compromis, vendre mes droits et tout ça. Donc, ça demande plus d’efforts de mon côté. C’est sûr que je suis en train de développer ma place là-bas. Mais ça va prendre du temps avant de pouvoir vraiment dire si ça fonctionne."

TOURNÉE AUTOMNALE

Ainsi, pour les mois à venir, elle se concentre sur la tournée québécoise de What You See, disque auquel le réalisateur Joe Grass a insufflé une dose de poésie. "C’est quelqu’un d’extrêmement créatif. Il m’a apporté beaucoup sur le plan des sons, de la richesse des textures, des images que l’on peut trouver juste à travers les sons sans utiliser les paroles." Cette collaboration s’entendra jusque sur ses plus vieilles pièces en spectacle. "Elles sont reprises à la manière du nouvel album. Elles ont plus de textures et sont développées avec plus de musiciens."

Au fait, son frère Zachary, qui chante parfois sur scène avec elle, prendra-t-il part aux concerts dans la région? "Il ne chante pas à tous les spectacles. C’est sûr que, quand il est là, c’est toujours spécial, parce qu’on est super proches et qu’on a grandi ensemble dans le même milieu musical", conclut-elle.

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