Mudhoney : Les lendemains d'aréna
Musique

Mudhoney : Les lendemains d’aréna

Qui a lâché l’école en 1988? Pas évident, mais si vous avez répondu Mudhoney, vous êtes droit dans le mille.

Le quatuor formé par le chanteur et guitariste rythmique Mark Arm, le guitariste soliste Steve Turner, le bassiste Guy Maddison et le batteur Dan Peters est considéré – grâce à son maxi Superfuzz Bigmuff – comme le véritable premier groupe de la vague grunge qui a émergé de Seattle pour ensuite exploser à la face du monde. Neuf albums plus tard, neuf tableaux aux influences bluesy, punk et garage rock, Mudhoney est toujours vivant. Il s’apprête même à traverser le Canada lors d’une tournée avec Pearl Jam, des copains que le groupe délaissera les soirées de congé pour se produire dans de plus petites salles, comme la Sala Rossa.

Steve Turner nous informe sur l’état des troupes.

Voir: Comment se préparer pour une telle tournée, alors que vous jouez dans un gigantesque aréna un soir et dans une salle de 300 à 500 personnes le lendemain?

Steve Turner: "On n’a pas vraiment à changer quoi que ce soit. On joue juste plus longtemps dans les clubs [rire]. Se retrouver avec Pearl Jam est vraiment excitant, mais le contexte nous amène à jouer peu de temps devant une foule plus ou moins attentive. Nos propres concerts en parallèle nos permettent de briser cette routine."

Quel est le secret de votre longévité?

"Nos débuts… J’avais abandonné l’école en promettant à mes parents que j’y retournerais dans un an. C’était notre but. On se donnait un an pour voir si on était capables de lancer un disque et de partir en tournée. On ne s’est jamais arrêtés. Les premiers temps, on ne prenait pas ça au sérieux. Ça nous a peut-être nui, mais je crois qu’au final, cette attitude nonchalante nous a sauvés à travers l’adversité. Ça nous a aidés à rester ensemble et à ne pas s’en faire lorsqu’on faisait autre chose. Tout est aussi partagé à parts égales, l’écriture des pièces et tout le truc. On élimine ainsi les montées d’ego qui empoisonnent souvent les groupes. Les Ramones sont le meilleur exemple de ça. Les pièces de leurs quatre premiers disques sont attribuées au groupe au complet. Après ça, tout a dégénéré."

Votre dernier disque, The Lucky Ones, est paru il y a trois ans. Est-ce qu’un nouvel album de Mudhoney est dans les plans? Quelle direction musicale pourrait-il prendre?

"On travaille sur de nouvelles pièces, mais le processus de composition est lent. Dans la vie en général, on dirait que plus t’es vieux, plus c’est long. Je reste à Portland et les autres sont à Seattle qui se trouve à trois heures de route de chez moi. Ça nous ralentit. Notre dernier disque est, selon nous, plus épuré. On est allés jusqu’à nos limites punk rock. Je crois qu’on reste ouverts à toute idée créative."

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