Rentrée culturelle / Concerts : Sous les projecteurs
Musique

Rentrée culturelle / Concerts : Sous les projecteurs

Avec son calendrier de spectacles automnal éclectique, Ottawa-Gatineau s’illustre comme une force culturelle bien singulière. Les journées d’automne s’annoncent chaudes, dans nos salles de spectacle.

STEPHEN MALKMUS & THE JICKS
Comme il peut bien vieillir, ce Stephen Malkmus! Lui qui a enfanté un rock indé sale et un brin croche qui aura inspiré plusieurs formations après lui (on pense à Weezer, entre autres), il offrait, il y a quelques jours, Mirror Traffic, une cinquième et réussie offrande post-Pavement. Réalisée avec un autre buzz kid des années 90, le vénérable Beck, l’album renoue avec l’esthétique dissonante de ses débuts tout en offrant une jolie réflexion pop avec quelques refrains taillés sur mesure pour les radios. Si seulement les radios jouaient encore de la guitar music. En attendant que ce jour arrive, il sera en spectacle avec ses Jicks, le 22 septembre au Mavericks.

LIBRARY VOICES
Library Voices, quintette indie pop de Regina, Saskatchewan, se démarque de la cohue de formations au pays en s’autoproclamant formé de rats de bibliothèques et en insérant dans ses chansons des références à des classiques littéraires. Et cela avec un certain génie, doit-on préciser. Ainsi, le second opus de Library Voices, Summer of Lust, fait référence à Jacques Cousteau et David Foster Wallace, réécrit avec panache l’idylle entre Miles Davis et Juliette Gréco et, du même coup, parvient à décocher quelques crochets vers nos dirigeants (la cinglante mais accrocheuse The Prime Minister’s Daughter). Ouf. Un menu chargé, mais certes irrésistible, qui sera porté sur la scène du Blacksheep le 15 octobre.

RUFUS WAINWRIGHT
En juillet, le Montréalais Rufus Wainwright faisait paraître House of Rufus, un boîtier de collection de 19 CD qui détaillait tout – tout! – de ce que le prolifique auteur-compositeur a lancé, produit et bidouillé depuis son magnifique album homonyme de 1998. Le coffret se veut à l’image de l’opulence qui semble tant plaire au fils Wainwright et, comme sa carrière, est marqué de sommets vertigineux et d’une musicalité on ne peut plus singulière. Si Wainwright aime parfois se vautrer dans les mouvements orchestraux baroques et grandiloquents, c’est lorsqu’il se dévoile dans sa plus simple expression, au piano, qu’il se fait le plus touchant. Pour un seul soir, Rufus saura sans doute s’emparer d’une parcelle de votre mémoire pour la faire sienne. Comme il l’a fait tant de fois avec moi. Le 11 novembre au CNA.

DAN MANGAN
Son second album, Nice, Nice, Very Nice, paru en août 2009, mais dont certaines des pièces flottaient sur la Toile des mois avant, a pris un temps fou à se tailler une place dans les discothèques et iPod canadiens. La preuve: ce n’est que l’an dernier qu’il a été en lice aux prix Polaris. Avec Oh Fortune, qui paraîtra le 27 septembre, le Britanno-Colombien signe un opus plus dense, moins porté sur la ballade folk. Sa bouille sympa nous avait fait craquer lors de son passage l’hiver dernier à la First Baptist Church, gageons que son nouveau spectacle en fera tout autant. Le 14 novembre au Centre Bronson.

LAURENCE HÉLIE
Sans renouveler le genre, ni prétendre être ce qu’il n’est pas, le premier album de Laurence Hélie renferme quelques jolies pièces de folk-pop, qui, à la première écoute, pourraient donner l’impression d’être nées de la plume de la petite soeur de Coeur de Pirate, une tout aussi jolie interprète, mais cette fois-ci à la guitare. En nomination au Grand Prix de la musique Archambault et finaliste au prix Félix-Leclerc, son album séduit par sa simplicité naïve et sa réalisation signée Joe Grass (Plants and Animals, la défunte Lhasa). Bref, pas mal mieux que certaines chanteuses pop qui, du jour au lendemain, décident de se recycler dans le country, faute de trouver mieux à faire, à défaut d’un autre filon plus lucratif à exploiter. Le 14 octobre au cabaret La Basoche.

MARYSE LETARTE
Son quatrième album Ni le feu, ni le vent relève du petit exploit. Au-delà de ses talents indéniables d’auteure-compositrice, Maryse Letarte se démarque en tant qu’arrangeuse hors pair, conférant à ses douces dentelles romantiques et éthérées au piano des airs de films d’amour de Claude Lelouch, avec ses cuivres, flûtes, hautbois et cordes qui bercent majestueusement l’opus. Ce concert, il avait été prévu pour décembre 2010, puis reporté un an plus tard en raison de l’arrivée dans la vie de Letarte de Stella, son grand bonheur de petite fille. Il va sans dire qu’on l’attend de pied ferme. Le 2 décembre au cabaret La Basoche.

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Dans la mire /

SEPTEMBRE

The Goodluck Assembly
Le 10, au Mavericks

Pearl Jam
Le 14, à la Place Banque Scotia

The Dodos
Le 17, au Mavericks

Patrice Michaud
Le 17, au Centre des arts Shenkman

Sarah McLachlan
Le 18, au CNA

Alexandre Désilets
Le 22, à la salle Jean-Despréz

Pascale Picard Band
Le 24, à la salle Jean-Despréz

Les Jaseurs
Le 30, au cabaret La Basoche

OCTOBRE

Zachary Richard
Le 1er, au Centre des arts Shenkman

P.S. I Love You
Le 5, au Mavericks

Jorane
Le 6, à la salle Jean-Despréz

Braids
Le 15, au Babylon

Matthew Good
Le 28, au CNA

Alex Nevsky
Le 29, au cabaret La Basoche

NOVEMBRE

Betty Bonifassi
Le 10, à la salle Jean-Despréz

Jean Leloup and The Last Assassins
Le 11 au CNA

Tracteur Jack
Le 11, au cabaret La Basoche

Leif Vollebekk
Le 11, au Blacksheep Inn

Philémon Chante
Le 18, au cabaret La Basoche

Chad VanGaalen
Le 27 au Ritual

DÉCEMBRE

Austra
Le 3 décembre, au Ritual