The Antlers : Sortir de l'hospice
Musique

The Antlers : Sortir de l’hospice

The Antlers ont déjà signé un classique, mais se gardent bien d’exploiter un filon. La métamorphose continue pour la jeune formation de Brooklyn.

La parution de l’album Hospice, orchestrée par la formation new-yorkaise The Antlers, en a marqué plus d’un il y a deux ans. Le concept imaginé par Peter Silberman (voix et guitare), le fondateur du groupe, était pour le moins surprenant, et tout sur cet album nous rappelait les balbutiements de Sigur Rós. On a été surpris lorsque Silberman et ses deux complices, Darby Cicci (claviers et multi-instrumentiste) et Michael Lerner (batterie), ont donné suite avec Bush Apart. On a compris que le trio ne voulait pas faire du surplace et qu’il voulait explorer. "Le concept élaboré par Peter pour Hospice était très prenant et unique, se rappelle Darby Cicci. Je ne vois pas comment on aurait pu répéter cette expérience. Tout ça lui était inspiré par une expérience personnelle négative et je pense qu’il était normal de passer à autre chose."

"On a tourné deux ans avec ce répertoire. Lorsque Peter nous avait approchés, Michael et moi, notre rôle était de glorifier musicalement ses chansons, si on peut dire. En spectacle, on s’est concentrés sur le répertoire d’Hospice en mettant de côté les deux autres albums qu’avait faits Peter [Uprooted et In the Attic of the Universe]. Par la force des choses, on est devenus un groupe. Lorsque tu sors du studio et que tu te retrouves dans des festivals avec une multitude d’artistes, c’est normal aussi de tendre l’oreille à ce que font les autres. Je crois qu’en s’accordant une brève pause, on a su prendre du recul et repartir à neuf pour faire Bush Apart. On a voulu composer ces nouvelles chansons dans un cadre pop, alors que les pièces d’Hospice, elles, se développaient sur de longs crescendos dramatiques. C’était presque hypnotique! On voulait vivre une nouvelle expérience."

Il est tout de même particulier de voir une formation se métamorphoser à ce point. À ce propos, Darby Cicci constate que c’était bel et bien l’intention initiale de Peter Silberman. "Lorsqu’il m’a proposé de travailler avec lui, c’était pour élaborer des instrumentations autour de ses chansons, pour la plupart acoustiques et folks. J’étais intrigué; tout ce qu’il avait fait auparavant allait alors changer radicalement. On a essayé, donné quelques concerts, et Michael s’est ajouté. On partage beaucoup d’affinités musicalement, ça compte ça aussi. C’est ce que Peter voulait: une bonne équipe."

Et que ceux qui affirment que The Antlers ne sont qu’une formation indie rock parmi tant d’autres se le tiennent pour dit: les musiciens ne sont pas très friands de cette appellation plus ou moins contrôlée. "Aujourd’hui, je constate que l’indie rock, c’est surtout l’affaire de certains groupes emo qui font de la pop et qui sont signés sur un major. C’est devenu n’importe quoi… Pour moi, un groupe comme les Pixies pouvait correspondre à cette étiquette. Ensuite, n’importe quelle formation, qu’elle soit pop, rock ou électro, est devenue indie. Je n’ai jamais pensé à ça en travaillant avec The Antlers. Par contre, j’ai l’impression qu’on est en contrôle de ce que l’on fait!"

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The Auteurs, Sigur Rós, Leif Vollebekk