Colin Moore : Siffler sur la colline

Issu du milieu punk où il a notamment officié en tant que chanteur de la formation Suburban Trash, Colin Moore a fait le saut vers une carrière solo un tantinet plus tranquille, du moins en ce qui a trait au registre musical. Son premier album, Leaving Home, aux sonorités très folks, rappellera même parfois des icônes américaines telles que Tom Petty. "C’était pas vraiment nouveau pour moi, car j’écrivais déjà des chansons comme ça à la maison et je les faisais pour moi et non pour un groupe. Pour le prochain album, je vais écrire les nouvelles pièces en compagnie de Ryan Battistuzzi."

Ce dernier, à qui l’on doit la réalisation d’albums de Malajube et des Breastfeeders, accompagne Colin sur scène en formule duo. Au dire du chanteur, la complicité entre les deux compères est au rendez-vous. Le EP Accepting the Mistakes, lancé en juillet dernier, confirme cette communion. "C’étaient des chansons que je faisais tout le temps en live avec Ryan. On ne les jouait qu’en formule duo, jamais avec le groupe au complet. C’est pour ça aussi que je tenais à sortir un EP: ces pièces étaient beaucoup plus dépouillées, et ensemble, elles forment une atmosphère."

Les nouvelles variables du marché du disque ont remis au goût du jour la culture du EP. À la différence de plusieurs artistes qui se sentent déstabilisés par ces changements de l’industrie, Colin Moore s’y plaît vraisemblablement. "Ce que j’aime avec les EP, c’est que tu peux en lancer entre tes différents albums et ça ne laisse pas tellement le temps aux gens de t’oublier. Ça te garde actif. J’espère pouvoir tenir ce rythme-là tout au long de ma carrière."

Le deuxième album "complet" de Colin Moore devrait voir le jour au début de la prochaine année. Déjà, un autre projet d’EP est dans l’air. "J’ai 26 chansons de composées pour le prochain album, mais je ne vais en garder que 16 ou 17. Avec celles qui resteront, je compte lancer un autre EP. C’est une belle solution pour pouvoir les sortir et les faire connaître au public."

Ceux et celles qui aiment les petits clins d’oeil de Colin aux grands artistes folks américains n’ont surtout pas à s’inquiéter pour la suite des choses. "Quand Ryan et moi on enregistre une chanson et qu’on l’écoute dans la stéréo, ça arrive souvent qu’on se dit que ça ressemble à du Traveling Wilburys ou à Tom Petty. Alors, pendant qu’on est en studio, on fait exprès pour enregistrer un lick de guitare presque identique à celui de ces artistes. C’est comme une façon de leur rendre hommage."

Enfin, Colin Moore ne s’en cache pas, la vie de musicien punk-rocker est derrière lui. "C’est trop vite pour moi. Je fume trop pour vivre à ce rythme-là. Je joue encore parfois du punk en jammant avec des copains, mais je ne pourrais plus tourner trois mois avec un band punk."

À écouter si vous aimez /
Tom Petty, Bruce Springsteen