Paul Demers : Feuille de route
Avec Encore une fois, l’auteur-compositeur et interprète Paul Demers accouche de l’équivalent franco-ontarien de Chinese Democracy de Guns N’ Roses. L’album qu’on n’attendait presque plus; celui qu’on espérait de tout coeur.
Depuis plusieurs mois, des quatre coins de l’Ontario français, des échos se faisaient entendre à propos du retour de Paul Demers en studio. Rumeurs accompagnées de quelques soupirs de soulagement, parce que savoir Paul Demers en studio voulait nécessairement dire que sa santé se portait mieux. Aux prises avec la maladie de Hodgkin depuis plusieurs années, le chanteur a dû récemment combattre le cancer. Bête noire féroce s’il en est, cette maladie ne l’a heureusement pas mis sur le carreau. Il appert toutefois clair qu’Encore une fois, son troisième album en 30 ans de carrière, revêt des airs de radieux testament musical. "J’ai fait cet album comme si c’était le dernier. On ne sait jamais", dixit d’emblée Demers, visiblement satisfait.
J’pensais pas, pièce qui lance l’album, est empreinte de la sérénité de celui qui porte un regard bienveillant sur l’ensemble de son oeuvre, une impression soutenue par une jolie référence en clin d’oeil à son désormais célèbre hymne aux Franco-Ontariens, Notre place. "Cet album-là, c’est un peu mon parcours en 30 ans. C’est un voyage en poésie et en musique qui fait état de ma maturité d’artiste. On voyage dans le nord de l’Ontario, on va jusqu’en Saskatchewan et on fait la rencontre de mes amis", explique celui dont l’emploi quotidien d’animateur de la vie culturelle au Collège catholique Samuel-Genest se veut en parfait accord avec sa vie de mécène de la culture vert et blanc.
Des amis, Paul en compte plusieurs qui partagent tous cette passion. Pour le soutenir à la réalisation, il a notamment fait appel à Jean-Michel Ouellet, ancien président de l’APCM, avec qui "il est très confortable de collaborer", selon ses dires. L’esprit collaboratif et presque communautaire de l’album ne s’arrête pas là, puisque les noms de Damien Robitaille, Tricia Foster, Shawn Sasyniuk, Olivier Fairfield et Daniel Boivin sont tous au générique. "Ça s’est fait dans un esprit de respect, d’amour et dans l’ouverture créative. Tout était ouvert, discutable. La seule base: avoir de bonnes chansons. C’est un album sur lequel j’ai osé jouer d’instruments qui plaisent."
Paul Demers boucle l’entrevue en citant le texte introductif que l’on peut lire à l’endos de la pochette de cette nouveauté: "De tous mes albums, celui-ci est le plus près de mon coeur." Puis, il ajoute: "Encore une fois, ça vient de mon vécu, de mon amour pour la musique et pour la vie."
Paul Demers
Encore une fois
(APCM)
En vente le 20 septembre
À voir si vous aimez /
Jim Corcoran, Marcel Aymar, la francophonie ontarienne
C’est Jean-Michel Ouimet….ancien président de l’APCM
;)