Salomé Leclerc : Leclerc obscure
Salomé Leclerc risque fort de s’imposer dans le paysage de la chanson francophone avec un premier album tout en nuances, entre soleil et jours de pluie.
Patrick Baillargeon
Photo : Pascal Grandmaison
Contrairement à plusieurs artistes qui apparaissent soudainement sur nos écrans radars sans qu’on sache d’où ils sortent, le nom de Salomé Leclerc a largement circulé avant qu’il ne se retrouve en grosses lettres dorées sur la pochette de son tout récent premier disque, Sous les arbres.
Le chemin parcouru par la jeune chanteuse est plus qu’exemplaire. Récompensée à Cégeps en spectacle en 2006, puis au Festival international de la chanson de Granby et à Ma première Place des Arts en 2009, Salomé Leclerc a fait ses classes.
Enregistré à Paris sous la houlette d’Émily Loizeau, qui troquait le micro et endossait pour la première fois le rôle de réalisatrice, Sous les arbres présente 12 chansons tout en nuances et en subtilité (dont deux écrites en compagnie de Philippe B), une toile de fond onirique qui dévoile une artiste à la maturité étonnante. "J’ai rencontré Emily en 2009 à Astaffort, en France. Quand est venu le temps de choisir une personne pour réaliser mon album, j’ai pensé à elle. C’était risqué, car c’était une première expérience pour nous deux, mais j’avais confiance. Comme j’aime beaucoup son dernier album et qu’elle a un petit côté folk, on s’est retrouvées là-dedans. Et elle a un petit côté cru qui me plaît bien aussi, je me suis dit qu’avec le style très folk de l’album, ça donnerait plus de torque", détaille Salomé.
"J’ai beaucoup écouté le dernier disque de Feist avant d’enregistrer mon album, tout comme le dernier de Camille, avoue la chanteuse lorsqu’on lui demande d’où provient une partie de son inspiration. PJ Harvey, ce sera toujours une grande influence pour moi. Mais plus près de nous, je dirais que j’ai un énorme respect pour Richard Desjardins. J’ai aussi toujours beaucoup aimé l’album Jaune de Ferland, Harmonium, Charlebois et un peu tout ce qui est sorti durant les années 70 au Québec." Quant à celui qui se prénomme Félix et porte le même nom de famille qu’elle, Salomé Leclerc admet qu’elle n’est pas tellement attirée par sa musique, bien qu’elle reprenne une de ses chansons de temps en temps en concert.
D’ici quelque temps, Salomé prendra la route en trio afin de présenter les chansons de son nouvel album. Comme pour l’enregistrement de Sous les arbres, la chanteuse prendra certains risques. "Ce sera assez différent du disque, car il y aura une guitare, une contrebasse et un piano, mais pas de batterie. On va tenter de rester le plus fidèles possible aux chansons, mais j’ai hâte de voir ce que ça va donner dans cette formule!"
Salomé Leclerc
Sous les arbres
(Audiogram)
À écouter si vous aimez /
Cat Power, Emily Loizeau, Feist