Stephen Malkmus and the Jicks : Le baiser du réconfort
Musique

Stephen Malkmus and the Jicks : Le baiser du réconfort

Fort d’un nouvel album produit par Beck, Stephen Malkmus et ses Jicks se produiront dans le cadre du Pop Montréal.

Profitant de ses beaux jours au sein de la sensation rock indé Pavement fondée au tournant des années 90, Stephen Malkmus compte parmi les musiciens à qui on accole le précieux titre de « référence ». Après l’acrimonieuse rupture du groupe en 1999, Malkmus mit son excentricité musicale au service de Stephen Malkmus and the Jicks, véhicule d’albums aussi éclatés qu’ingénieux, élucubrations post rock et pop définis par des titres comme Real Emotional Trash. Or, Malkmus a délaissé la chaise du réalisateur sur le dernier Mirror Trafficpour remettre les rênes entre les mains de Beck, histoire d’accoucher d’un disque « pertinent ».

« Au fond, c’est le marché qui détermine la pertinence d’un produit ou comment le public s’y identifiera », explique Malkmus joint chez lui, à Berlin. « C’est un phénomène qu’on étudie encore, mais les blogueurs qui écrivent sur la musique aiment bien y croire. Remarque qu’ils aiment à peu près tout. Je ne crois pas qu’on vive dans un monde où la critique négative est si présente. Je ne sais pas non plus vers quel but musical je me dirige. On entend dans les chansons des autres s’ils tiennent quelque chose de bon et d’authentique, mais il est impossible de le percevoir dans sa propre musique. Sans doute parce que nous sommes aveuglés par l’effort et l’espoir. »

L’influence de Beck sur Mirror Trafficest évidente et représente une union inspirée, voire non conventionnelle. « Je ne savais pas vraiment ce qu’il apporterait et quel son il souhaitait donner à l’album. Au final, il est allé pour des sonorités propres, mais juste assez lo-fi pour ne pas paraître léchées. Parfois, il cherchait un son mince, plus fragile, un peu comme dans les années 60. On ne voulait pas sonner comme un gros groupe rock, et de toute façon, Beck n’est pas du genre à beurrer épais dans les artifices rock. C’est un musicien avant tout, et cette pureté est plutôt réconfortante. Je n’avais pas l’impression d’avoir à entrer dans un moule qui ne me convient pas. »

« Mirror Traffic demeure tout de même un album weirdde par la nature opposée de ses influences. Les progressions d’accords y sont plutôt classiques, mais si tu y ajoutes mes paroles et cette curieuse façon qu’ont les Jicks d’aborder leur instrument, le résultat a des allures punk, mais pop à la fois. Toutes ces harmonies et ces mélodies ensemble… Je ne les qualifierais pas de sophistiquées, mais certainement cérébrales. »

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Guided by Voices, Pavement, Sebadoh