Photoroman : Oui, ils le veulent
Dernier survivant de la scène rock’n’roll sixties sherbrookoise, Photoroman pose sur nos platines un premier 45 tours.
C’est le branle-bas de combat dans l’appartement de Tony Lofi (guitare) et Josie (batterie) de Photoroman. Ciseaux, papiers et bâtons de colle recouvrent la table à manger; les tourtereaux bricolent des centres de table en prévision du mariage qui unira leurs destinées pour le meilleur et pour le pire le week-end venu. Stéphanie BB (voix et coiffure à la Délima Caillou), la soeur de Lofi, met aussi la main à la pâte. Louis-Philippe (guitare), amoureux de BB et ami de longue date de Lofi, est attendu d’une minute à l’autre.
"On est presque tout le temps ensemble. Faire un groupe entre nous quatre, ça a été choisir la simplicité, explique le jeune époux. On s’est inspirés des Gories et des Cramps. On a juste des petits amplis et on n’a pas de bass drum, parce que c’est plus facile à traîner. Le but, c’était de fonder un band qui peut se placer en 20 minutes. C’est primitif."
De la simplicité, le rock’n’rolleur en avait avidement besoin, lui qui collectionne les groupes depuis quelques années. "Photoroman, c’est le band que j’aurais aimé former dès le début. Jenny and the PinUps [sa première tentative pop-punk], on n’était pas capables de jouer. Tuxedo Grrrls [mythique formation post-punk dont il était le guitariste], on était peut-être trop paresseux. Les Bébés requins [dont tous les membres de Photoroman faisaient partie], ça ne pouvait pas durer. Sept membres, c’était beaucoup trop."
Malgré son affection pour les golden sixties, leurs disques vinyles et leurs références "coolement" surannées, Lofi ne se décrit pas en nostalgique ou en intégriste. "Les bands qui sont vraiment à cheval sur leurs principes et qui veulent faire de la musique ex-ac-te-ment comme on en faisait à l’époque, qui obsèdent, c’est… plate!"
Dernier héritier de la scène rock’n’roll au sein de laquelle Les Macchabées et Les Thanatologues (de douce mémoire) se brassaient le bonbon au tournant des années 2000, Photoroman souffle sur les braises avec un premier 45 tours (code de téléchargement inclus) de trois chansons, Photoroman… en MONOroman ("parce qu’il faut l’écouter en mono!"). Sur la face A: Faux départ. Sur la face B: Tambourine (au Diddley beat nerveux) et Pourquoi (une reprise de Les Z, obscur groupe yéyé de Saint-Hyacinthe).
En somme: vive les mariés, vive Photoroman!
Photoroman
Photoroman… en MONOroman
(Sucette Records)
À écouter si vous aimez /
The Cramps, Les Macchabées, Les Breastfeeders