Jeunesse Apatride : Après les slogans
Musique

Jeunesse Apatride : Après les slogans

Après plus de 10 ans d’existence, la formation punk Jeunesse Apatride persiste et signe.

Les médias véhiculent trop souvent une image aseptisée de la société. Nous avons parfois l’impression de vivre dans une photo de carte postale. C’est pourquoi on peut dire que le groupe punk Jeunesse Apatride nous offre l’envers de ladite carte.

Autrefois, la bande nous aurait mis les travers de la société qu’elle dénonce en pleine face, mais les temps changent. "Le groupe existe depuis 12 ans et à l’époque, les membres étaient pas mal plus jeunes", de nous raconter Hans, le batteur de Jeunesse Apatride. "C’est sûr que la façon d’aborder les sujets un peu plus politiques était très différente. Il y avait toute la hargne et la rébellion de la jeunesse qui étaient là. Maintenant, on vieillit. On garde les mêmes idées et les mêmes combats, sauf que nous n’avons plus la même façon de les aborder. Aujourd’hui, on le fait d’une façon un peu plus personnelle. On donne moins dans les paroles à "slogan" tout en restant un groupe engagé."

En effet, si l’on s’amuse à comparer les derniers textes de Jeunesse Apatride avec ceux datant de l’époque où des membres sévissaient sous le nom des Skouidjs, on remarque un notable mûrissement. Toutefois, le refus de s’inscrire dans un registre grand public est toujours présent. "Notre but est pas de jouer à CKOI. On fait nos affaires sans trop nous soucier de comment les autres vivent leur musique."

Et qu’en est-il des groupes qui se vendent aux plus offrants en acceptant les compromis de toutes sortes, quitte à mettre de côté leur essence militante et leur authenticité? "On n’est pas du genre à porter un jugement. En fait, depuis les années 80, il y a des groupes punks qui font des trucs un peu plus pop et ça peut avoir ses bons côtés, tout dépendamment d’à quel point c’est pop. À un certain moment, on disait que Banlieue Rouge était plus grand public, mais ça a amené bien des gens à s’intéresser à ce qui se produisait dans le milieu underground."

Comme Jeunesse Apatride a désormais passé le cap des 10 ans, on est en droit de demander à Hans son point de vue sur la scène punk actuelle. Pas celle d’Avril Lavigne avec son punk de pacotilles ou celle de Blink 182 avec son punk plus sucré qu’un film d’ados, mais bien la scène underground où la musique devient un objet de revendication. "Il y a toujours des hauts et des bas, mais en ce moment, je crois qu’il y a une relève très intéressante. Ces dernières années, on n’a pas beaucoup eu l’occasion de voir ce qui se fait en région, mais à Québec et à Montréal, on assiste à une émergence de groupes. Aussi, il y a une belle diversité des styles. Ce qui est le fun, c’est que pendant longtemps, les scènes anglophones et francophones ne se mélangeaient pas et là, plus ça va, plus il n’y a pas de barrière linguistique. Que tu aies quelque chose à dire en anglais ou en français, l’important, c’est d’avoir quelque chose à dire."

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Bérurier Noir, Banlieue Rouge, Disarmed