Roberta Gambarini : Le phénomène italien
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Roberta Gambarini : Le phénomène italien

Roberta Gambarini s’amène à Québec avec sa fougue contagieuse. Cette interprète ravit déjà tous les amateurs de jazz qui voient en elle la nouvelle Sarah Vaughan.

Lorsque nous suggérons à l’interprète jazz Roberta Gambarini de revenir dans le temps et de nous décrire la petite fille qui vivait à Turin, en Italie, celle-ci constate qu’elle ne se souvient pas d’un moment précis où elle a pu commencer à s’intéresser au jazz. Cette artiste semble avoir baigné dans la musique depuis toujours et la faute en revient surtout à ses parents, qui partageaient une passion inébranlable pour le jazz. "Il y avait de la musique tout le temps à la maison, se rappelle-t-elle. Mes parents surveillaient les concerts jazz qui avaient lieu dans les environs et dans les petits clubs. Ce sont des grands fans. Enfant, je chantais déjà et je m’amusais sur la musique de tous ces grands noms, tels qu’Ella Fitzgerald ou Dexter Gordon. Je ne savais pas que c’était du jazz. C’était tout simplement de la musique et j’adorais ça!"

Très tôt, la jeune Gambarini a été initiée à la scène et, après des études en musique en Italie, elle décida de faire le grand saut aux États-Unis avec une bourse d’études en poche. Elle devait maintenant se tailler une place dans la faune jazz américaine. Malgré une légère déception à la fin des années 90, alors qu’elle ne récolte que la troisième place au prestigieux concours Thelonious Monk International Jazz Vocal Competition, elle se fait remarquer à Los Angeles au populaire Catalina Island Jazz Club. "C’était difficile de quitter l’Italie, mais je ne le regrette pas du tout. J’ai été choyée en arrivant ici. Le premier qui m’a épaulée, c’est [le saxophoniste et trompettiste] Benny Carter. À Los Angeles, il m’a présenté ses contacts et il est devenu un mentor. Par la suite, j’ai croisé [le saxophoniste] James Moody, avec qui j’ai pu chanter en tournée et qui m’a appris beaucoup. Lui, c’était comme un père pour moi!"

Cette rencontre avec Moody lui a d’ailleurs offert l’occasion de se présenter sur disque pour la toute première fois avec l’album Easy to Love. Mais c’est la collaboration avec le pianiste Hank Jones, sur l’album You Are There, qui a surtout retenu notre attention en 2008. C’est alors qu’on se rend compte que l’interprète est une vocaliste exceptionnelle dont le phrasé est impeccable. "Et Hank Jones y est pour beaucoup dans le succès de ce disque, souligne-t-elle. C’était si simple de travailler avec lui. Comme interprète, je n’avais qu’à suivre le groupe. Alors, tu te laisses aller et tout se met en place. Nous étions dans un petit studio à New York et en quelques heures nous avions déjà enregistré la majeure partie de l’album. Une fois assise aux côtés de Hank au piano, il me suffisait de lire la partition une fois avec lui, et puis après on se lançait."

Avec en tête la production d’un quatrième album, qui fera suite à son tout dernier, intitulé So in Love, Roberta Gambarini pense maintenant mettre de côté l’American Songbook au profit d’un répertoire plus moderne. "J’y pense encore, mais j’avais en tête Ennio Morricone, par exemple. Les standards resteront pour toujours des immortelles, mais j’ai le goût d’aller plus loin."

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