Strum: l’histoire de la guitare : While my guitar…
Pour la deuxième mouture du spectacle Strum: l’histoire de la guitare, le guitariste prodige Patrice Servant a creusé encore plus loin.
Guillaume Moffet
Photo : Marie-Andrée Blais
"L’histoire de Strum, c’est l’histoire de la guitare à travers les yeux d’un luthier. Et la différence avec la première version, c’est qu’on est allés remplir les trous qu’il y avait dans la ligne de vie de la guitare", dixit d’emblée Patrice Servant, alias Servantes, guitariste plurigenre et cerveau créateur de ce Strum, spectacle musical nouveau genre.
Ces "trous" dont parle Servant, ce sont les ancêtres de la guitare: récemment le luth, et plusieurs années avant, l’oud arabe, deux instruments à la genèse de la six cordes des Hendrix et Clapton de ce monde. "La guitare a connu des années difficiles, au temps de l’aristocratie. Aujourd’hui, dans sa forme électrique, elle a su prendre sa place en devenant l’un des instruments intrinsèques à toute forme de musique."
Dans ce spectacle s’articulant beaucoup plus comme un concert à la forme élaborée que comme une pièce de théâtre musicale, Servant affirme s’être entouré des meilleurs individus qui soient pour faire part de la passion pour l’instrument: des guitaristes chevronnés. "J’ai longtemps tenté de trouver un metteur en scène qui sache diriger un tel spectacle, mais je me suis rendu compte d’une trop grande différence de langage entre le théâtre et la musique. Du moins pour un spectacle comme Strum", explique le guitariste, en énumérant les musiciens avec qui il partagera la scène: Ricky Laurent, Mr.RubberFinger, Ming Zhang, Stéphane Coulombe, Christian Saint-Louis, Steve Groves, David Charrette et Vincent Boudreau.
"Aucun des musiciens n’est mis au premier plan. On veut raconter l’histoire de la guit. C’est pour ça que sur scène, il y en a 55. La guitare est arrivée dans ma vie quand j’avais quatre ans, et c’est le cas pour mes coéquipiers. Cet instrument a pris une place importante dans nos vies, elle nous a apporté tant de choses. Ce spectacle, c’est un peu comme une grosse carte de remerciements dédiée à elle, la guitare."
De Santana en passant par Satriani, les guitar heroes, les vrais, feront tous leur apparition dans Strum, sous les doigts agiles de l’un ou l’autre des musiciens. Est-ce que la guitare destructrice, celle avec laquelle Kurt Cobain se plaisait tant à tout démolir à la fin des concerts, sera elle aussi du spectacle? "Non, et ce n’est que pour une raison de sécurité. Les gens seront si près de nous que ce serait dangereux que quelqu’un reçoive les débris. Mais j’avouerai qu’on a déjà quelques guitares "scrapables" qu’on pourra utiliser lorsqu’on fera le show à l’extérieur…"