Thee Oh Sees : Service rapide
Le combo rock néo-garage Thee Oh Sees fait aussi vite que bien.
En cette époque de groupes minute interchangeables, Thee Oh Sees, de San Francisco, ne manque pas de traits distinctifs. C’est le groupe qui préfère jouer par terre, à côté de la console, plutôt que sur scène, comme il l’a fait à la Sala Rossa en 2009. "En fait, au cours de la dernière année, on a commencé à jouer plus souvent sur la scène, à mesure qu’on fait des salles plus grosses", de préciser la choriste et claviériste Brigid Dawson, jointe à son domicile californien. "Jouer par terre est plus intime, plus amusant, on est plus près du public… C’est un meilleur feeling, je trouve. Mais le son et la visibilité en souffrent quelque peu, sauf pour ceux qui sont directement devant nous… Ça va un peu à l’encontre de l’idée de la chose."
C’est aussi le groupe qui lance des albums plus vite que Facebook ne change d’interface. Carrion Crawler/The Dream, nouvel opus à paraître le 8 novembre, arrive six mois à peine après Castlemania, sorti en mai, rythme soutenu également en 2009 avec Help et Dog Poison (il s’est montré plus paresseux en 2010 avec seulement un album, Warm Slime). "C’est un rythme naturel pour nous. Nous enregistrons par sursauts, par brèves poussées. Nous composons énormément et il faut enregistrer pendant que les chansons sont encore fraîches. Que faire avec ensuite, sinon les mettre sur le marché?" indique Dawson, qui souligne également l’arrivée d’un cinquième membre (le second batteur Lars Finberg, aussi de The Intelligence) dans le groupe.
Réduire le groupe à ses tics est toutefois un peu injuste. Thee Oh Sees est surtout le chef de file d’une salutaire mouvance néo-garage issue de la Californie, laquelle inclut aussi The Fresh & Onlys, Ty Segall et autres membres de l’écurie In the Red, et s’affirme à travers un usage adroit de textures psychédéliques, de mélodie et d’énergie, loin de la manie de la référence qui a longtemps alourdi le genre. "Peut-être qu’il y a quelque chose qui tient au fait de vivre à San Francisco, à son histoire musicale, qui pousse les groupes à remonter aux racines expérimentales de sa scène, témoigne Dawson. Tout le monde va voir les groupes de ses amis, on ne peut faire autrement que de se sentir inspiré. En même temps, personne ne s’en tient à une esthétique précise. Il y a un grand sentiment de liberté."
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