Adam György : Vu au Théâtre Centennial
Musique

Adam György : Vu au Théâtre Centennial

Dans le livret du concert de samedi dernier au Théâtre Centennial, on pouvait lire ceci:

Franz Liszt (1811-1886)
Adam György (1982-

"Ça énerve qu’il soit si jeune que ça!" a laissé échapper une dame assise juste derrière. Heureusement, le prodige hongrois impressionne plus qu’il énerve, et le public sherbrookois (en manque de classique vu les concerts tristement reportés de l’OSS) était très nombreux pour découvrir le pianiste de visu. Ce spectacle constituait une première incursion au Québec pour Adam György, mais il ne s’agira certainement pas de la dernière; le récital a pris des allures de communion entre généreux virtuose et foule attentive.

Puisqu’on célèbre le 200e anniversaire de la naissance de Liszt en 2011, György n’est pas le seul à offrir les incontournables du disparu par les temps qui courent. Avec en mémoire les performances récentes des pianistes québécois André Laplante et Marc-André Hamelin (cet été au festival Orford, ce dernier interprétait également la Sonate en si majeur), le jeu des comparaisons pourrait s’avérer intéressant, mais contentons-nous de qualifier le jeu de György d’enlevé et de touchant. Son aisance – acquise grâce à une discipline sportive – apporte une légèreté à l’ensemble. Pour la Sonate, le pianiste devient conteur d’histoires; il sait délier les complexités et mettre en contexte chacun des chapitres.

Par un programme bien construit, Adam György nous a laissés sur des notes enjouées alors qu’il batifolait dans les aiguës pour La campanella et la Rhapsodie hongroise no 2. Et après un rappel teinté d’humour (sourire en coin, il a improvisé sur la Marche nuptiale), c’était au tour du public de se sentir léger, réjoui par cette rencontre avec l’un des plus convaincants ambassadeurs du répertoire classique.