Matthew Good : Idée fixe
Matthew Good a pris les grands moyens pour réaliser l’album de ses rêves. Après une expérience luxuriante en studio, il monte sur scène pour en livrer l’essence même.
Cet album, Matthew Good en rêvait depuis déjà fort longtemps, presque 15 ans pour être plus précis. L’artiste a constaté que les circonstances étaient maintenant réunies pour réaliser l’opus idéal en compagnie du réalisateur Warne Livesey. Lights of Endangered Species est une production spacieuse où l’instrumentation pour cordes et cuivres s’harmonise aux compositions évocatrices de l’auteur. On dénote même un intérêt marqué pour certains classiques du jazz tellement la place du trompettiste Terry Townsend est omniprésente.
"Je comprends que ma passion pour le jazz peut en surprendre quelques-uns, concède Good. Disons que ça ne paraît pas tant que ça dans mon travail de musicien. Lights of Endangered Species n’est pas un album jazz, sauf que j’avais des idées précises sur certains arrangements. Terry Townsend a été d’un grand secours. Théoriquement, je n’aurais pas eu le vocabulaire pour diriger une session de cuivres avec tous ces musiciens devant moi. J’adore le résultat! Pour moi, le jazz est la seule musique originale d’Amérique du Nord. Et Bitches Brew de Miles Davis est un album d’une importance cruciale pour le jazz et la musique en général."
Cet artiste indomptable, qui a mené le Matthew Good Band jusqu’en 2002 avant de choisir le solo, semble s’intéresser à tout. Blogueur prolifique et passionné par les questions géopolitiques, Matthew Good aime afficher ses opinions avec rigueur. Pas étonnant de le voir se métamorphoser avec ce nouveau chapitre qui fait suite à Hospital Music et Vancouver. Lui-même constate que son arrivée tardive en musique est peut-être ce qui explique cette attitude indépendante et frondeuse.
"J’ai commencé à jouer de la guitare à l’âge de 20 ans! J’ai toujours su que je voulais être un artiste, mais ma passion, c’était la peinture. Le seul problème avec les arts visuels et la peinture, c’est que c’est l’autorité et les institutions qui s’en occupent. Je n’ai jamais voulu être programmé comme un bon étudiant repentant et soumis. Tout ce qui m’intéressait, c’était de peindre! Je n’ai pas pu faire de compromis et j’ai tiré un trait sur les Beaux-Arts. J’ai ensuite acheté une guitare et trouvé un groupe. Depuis, je m’exprime comme je le veux. Dans le fond, c’était pour le mieux!"