Les Surveillantes : Une simple formule
Un an après la parution d’un joli premier album, la troupe franco-manitobaine Les Surveillantes s’attarde toujours à parfaire sa singulière formule du succès.
Deux micros, quatre guitares, quatre voix, qui s’harmonisent et caracolent sur scène. Une économie de moyens qui sied bien aux quatre musiciens qui forment Les Surveillantes, troupe de Saint-Boniface pour qui l’expression "vivre dans ses valises" prend tout son sens. Depuis la parution de leur album liminaire La racine carrée du coeur, les tournées se suivent à un rythme fou, leur permettant ainsi de ravir une à une les faveurs du public (Prix du public à Granby et à Chant’Ouest en 2009) et des critiques (nomination aux Prix de musique folk canadienne 2011).
"C’est vrai qu’on s’est promenés beaucoup, concède Jérémie Gosselin, un quart (banjo, voix) de la formation. C’est le moment de bâtir notre public. C’est plaisant de retourner une deuxième fois dans certaines villes et de voir des gens revenir et amener leurs amis…"
Un succès exponentiel qui vient confirmer que la formule mise au point par Les Surveillantes en est une bonne. Mais quelle formule?
1) L’équation quatre plumes, quatre voix: "Chacun prend le lead des chansons qu’il a écrites. Au commencement, on avait tous envie de chanter et de faire les harmonies sur les pièces des autres."
2) Une façon distincte d’aborder les clichés de la musique populaire: "La force de la gravité, c’est une chanson d’amour. Je trouvais fascinant d’extrapoler sur le fait qu’il existe une force d’attraction physique entre deux personnes."
3) Des influences qui se déploient bien au-delà des étiquettes du folk populaire: "On nous compare souvent à Beau Dommage et Harmonium. Oui, on les aime beaucoup, mais on écoute plein de trucs: du punk allemand, de la variété française comme Émilie Simon, du rock canadien des années 90, du soul…"
4) Un axe relationnel surprenant: Danielle Burke (chant, guitare) est en couple avec Denis Vrignon-Tessier (chant, guitare), alors que Jérémie et Éric Gosselin (chant, basse) partagent les mêmes parents. Un mélange qui peut s’avérer impétueux: regardez Fleetwood Mac ou Oasis. "On dit souvent qu’on devrait séparer la business des amours ou de la famille. Peu importe la situation, les petits problèmes comme les gros se règlent par la communication. C’est comme ça qu’on parvient à être ce que l’on est."