Bill Murray : Technopéra
Ce n’est pas tous les jours que l’Opéra de Montréal offre de la musique du 20e siècle, et encore, dans un emballage technologiquement à jour! Bill Murray nous convie à un Rusalka fort invitant!
On ne connaît pas forcément Antonín Dvorák pour ses opéras (une dizaine, dont Rusalka [1901] est de loin le plus réputé), mais on reconnaît certainement au compositeur tchèque un talent pour la mélodie, dont le Chant à la lune de la créature marine Rusalka est un bel exemple. L’air a contribué à la renommée de l’oeuvre et la soprano Renée Fleming l’a largement fait connaître auprès du public états-unien. Pas étonnant que le chef-d’oeuvre tchèque nous arrive donc dans une coproduction du Minnesota Opera et du Boston Lyric Opera.
La mise en scène originale d’Eric Simonson est reprise à Montréal par son proche collaborateur Bill Murray. Les deux ayant également travaillé ensemble à la mise en scène d’un opéra donné en première mondiale le jour même de la première québécoise de Rusalka, Simonson est donc resté au Minnesota. Murray est lui-même chanteur, bien qu’il soit visiblement heureux d’être passé du côté de la mise en scène. Il avoue candidement: "J’étais un chanteur médiocre et j’étais très heureux que le Minnesota Opera me propose de faire plutôt de l’assistance à la mise en scène." À propos de Rusalka, il explique: "Eric est un excellent metteur en scène et c’est son idée d’utiliser la vidéo (de Wendall K. Harrington) pour bien définir les deux univers en place: celui, naturel, de Rusalka, et celui des humains, où se jouera la tragédie. C’est un traitement très organique qui ne fait pas du tout gadget. C’est la quatrième production que l’on monte ensemble et ça marche très bien avec le public."
La soprano américaine Kelly Kaduce incarne Rusalka. "Elle est sur scène presque tout le temps, commente Bill Murray, et tout se tient grâce à elle." Le ténor russe Khachatur Badalyan arrive à la rescousse en remplacement dans le rôle du prince, et c’est la Polonaise Ewa Biegas qui est la méchante princesse étrangère. "Elle est vraiment épeurante!" assure le metteur en scène. Le chef états-unien John Keenan sera devant l’Orchestre Métropolitain.