Éric Goulet et Shampouing : Duel country
Musique

Éric Goulet et Shampouing : Duel country

Éric Goulet et Shampouing nous offrent chacun un nouveau disque et cultivent leur country avec une attention particulière. Si l’un y consacre sa voix et un album, l’autre y fait un clin d’oeil remarqué, guitare à l’épaule.

Le country revient à la mode ces derniers temps au Québec. Non pas parce que Roch Voisine séduit un public d’un certain âge avec des reprises nostalgiques insipides, mais bien parce que plusieurs groupes et artistes originaux s’y adonnent avec honnêteté depuis quelques années. Seulement à Québec, Isabeau et les chercheurs d’or et Tire le coyote ont réalisé deux albums mis en nomination à l’ADISQ dans la catégorie Album de l’année – country. Cette semaine, c’est au tour d’Éric Goulet de souligner le lancement de Volume 1, un nouveau projet country paru sur l’étiquette de disques Nomade. Sans oublier Shampouing (Benoit Villeneuve, qu’on retrouve aussi au sein du groupe Tire le coyote), qui lui nous offre un deuxième album intitulé L’amour trash avec le soutien de la maison de production Bunker d’Auteuil.

Les deux artistes partageront la scène du Cercle le même soir, et pourquoi pas les interroger sur cette nouvelle vague qui attire de nouveaux adeptes? Avec ses 25 années de carrière bien sonnées, Éric Goulet a d’ailleurs déjà fréquenté le country à quelques reprises. "À l’époque des Chiens, j’étais déjà bien ouvert à la simplicité de ce style, se rappelle-t-il. Une chanson comme Bain d’étoiles est un bon exemple, et l’album La nuit dérobée avait quelques pièces aux sonorités country aussi. Mais, je n’ai pas fait Volume 1 avec une vision élitiste ou puriste, je voulais surtout que ça reste simple et spontané."

Pour Shampouing, qui se loge sous l’enseigne du rock depuis ses débuts, l’expérience avec Tire le coyote aura été une occasion rêvée pour s’amuser à la guitare et cultiver son doigté country. À l’écoute de la pièce Car Wash, on constate que le musicien y a pris goût. "L’expérience avec Tire le coyote est très le fun, mais à titre de guitariste, je m’intéresse plus à l’american country et à des interprètes comme Danny Gatton et Albert Lee. Car Wash, c’est du country assumé. Mais lorsque je compose un disque, je n’ai pas de concept en tête. Je laisse les tounes se développer et il n’y a rien de prémédité. L’album passe d’un style à un autre et je ne vois pas de problème à ça. Pour L’amour trash, quelques nouvelles chansons avaient une touche country, et c’est tant mieux!"

Éric Goulet et Shampouing font aussi abstraction des préjugés qui ont pu faire pâlir l’étoile pittoresque de cette musique chérie par Renée Martel et Stephen Faulkner. Ignorant tous les clichés qui ont nourri ce créneau, Goulet voulait revenir aux racines de cette musique. "Lorsque j’ai invité Rick Haworth (au pedal steel) à se joindre à nous, il voulait être sûr que je ne voulais pas faire un disque "joke-country"! Il a un respect sans bornes pour ce style et il connaît tout le répertoire des années 70. On a fait ça comme dans le temps, tous autour d’un seul micro pour faire les voix, par exemple. C’est la seule façon d’avoir des harmoniques typiques. C’est de la musique qui se fait en groupe et non chacun de son côté. Le country, c’est sans aucun doute le style de musique le plus fédérateur qui existe."

Éric Goulet
Volume 1
(Disques Nomade)

Shampouing
L’amour trash
(Bunker d’Auteuil)