Jean Leloup / The Last Assassins : Vu au Théâtre Granada
Musique

Jean Leloup / The Last Assassins : Vu au Théâtre Granada

"Vous allez voir, à Sherbrooke, les gens m’aiment."

Cette phrase, Jean Leloup ne l’a pas dite, mais on peut très bien imaginer le desperado de la chanson québécoise tenir ce genre de discours à Virginia Tangvald et Mathieu Leclerc, ses acolytes du projet musical The Last Assassins. La Reine des Cantons a toujours accueilli le Roi Ponpon avec le tapis rouge. Voilà qui explique en partie pourquoi le spectacle de jeudi dernier au Théâtre Granada ne fut pas le désastre annoncé (allez lire la critique d’Antoine Léveillée de Voir Québec sur voir.ca; il écrivait que "lorsque c’est n’importe quoi, eh bien, c’est mauvais").

Face au public enthousiaste et réceptif de Sherbrooke, Leloup était tout sourire. Chaque fois qu’il sortait une gimmick de son sac à surprises (c’est-à-dire de son répertoire rempli de classiques), c’était l’euphorie. La vie est laide, Les fourmis, Faire des enfants et Cookie font partie des chansons sorties de sa besace.

Mais au-delà de la foule, c’est la guitare qui a mené le bal. Alors que les trois musiciens-mercenaires ne se permettaient aucun détour, la six cordes du chanteur sonnait merveilleusement bien et s’offrait toute la dentelle musicale possible. Avec ce jeu faussement négligé et frondeur, on a pris plaisir à suivre Leloup, même dans ses compositions récentes des Last Assassins.

Malheureusement, celles-ci ne prennent pas leur envol avec les boulets que sont Tangvald (une pâle copie d’Alison Mosshart des Kills) et Leclerc (un choriste peu convaincant). Tant mieux si Leloup a trouvé l’inspiration en eux (on le préfère prolifique qu’en période post-hiatus), mais sur la route, peut-être vaudrait-il mieux pour lui de faire cavalier seul.